Renouvellement de la convention de partenariat entre l’Académie de Poitiers et l’Espace Mendès France

Actualisé le 11 avril 2013 à 17 h 13.

Ce jeudi 14 février, Jacques Moret, recteur de l’académie de Poitiers, et Mario Cottron, président de l’Espace Mendès France, ont signé une nouvelle convention de partenariat pour le développement de la culture scientifique et technique en direction de tous les élèves de l’académie.

Intervention de M. Cottron, suivie de celle de M. Moret

 Jacques Moret, recteur de l’académie de Poitiers, à droite, et Mario Cottron, président de l’Espace Mendès France, à gauche

Jacques Moret, recteur de l’académie de Poitiers, à droite, et Mario Cottron, président de l’Espace Mendès France, à gauche

 

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Texte de la convention (pdf de 1,3Mo)

Discours de M. Cottron, président de l’Espace Mendès France

Monsieur le Recteur de l’Académie de Poitiers, Monsieur le Directeur Général de l’Espace Mendès France, Monsieur le Délégué Régional à la Recherche et à la Technologie, Mesdames et Messieurs les inspecteurs, Mesdames et Messieurs qui exerçaient le noble et difficile métier d’enseignant, Chers amis salariés ou bénévoles impliqués à l’Espace Mendès France, Mesdames et Messieurs

Lorsque le 20 septembre 2010, j’ai eu l’honneur et le plaisir de signer la convention de partenariat entre l’Espace Mendès France et le rectorat de l’académie de Poitiers aux cotés de Madame Cormier la rectrice d’académie, c’était alors un acte unique dans le paysage national de la culture scientifique qui traduisait les liens privilégiés entre notre Centre et les acteurs de l’éducation.

Ce partenariat a fait l’objet d’une évaluation conjointe, et nous avons souhaité le renouvellement de cette convention, traduisant ainsi une volonté́ commune de contribuer à une meilleure valorisation des sciences et à une plus large diffusion de la culture scientifique et technique, de l’école au lycée, dans tous les territoires et plus particulièrement dans les zones plus rurales. Mais, Monsieur le Recteur, cet acte conventionnel entre l’Académie et notre Centre demeure à notre connaissance une démarche à ce jour encore originale dans le paysage national, et je crois que nous devons le regretter.

Notre centre de culture scientifique, technique et industrielle en région a reçu en 2008 du ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche le label Sciences et culture, innovation, et faisait partie du premier groupe des structures ainsi labélisées. Le ministère mettait ainsi en avant plusieurs spécificités de notre centre : la qualité de notre projet régional, notre programmation diversifiée qui participe aux besoins d’information et de formation du citoyen, les actions que nous menons autour du handicap, le traitement original que nous proposons sur des questionnements actuels qui font débat dans notre société, nos relations avec l’université et l’Education nationale, nos actions à l’international, la qualité de nos équipements aussi.

Ces points forts que je viens de rappeler sont autant d’atouts pour conduire à bien le projet que nous voulons réaliser par ce partenariat : informer et sensibiliser les élèves, accompagner les enseignants dans leurs pratiques pédagogiques, mener des innovations pédagogiques et développer l’ouverture européenne et internationale.

Je souhaite, Monsieur le Recteur, indiquer de façon brève la densité des actions que nous développons et montrer par quelques exemples notre apport dans la diffusion et la valorisation de la culture scientifique.

La fréquentation totale de notre centre en 2012 dépassait les 100 000 personnes avec pour la 3ème année un public approché en région (près de 60 000 personnes) supérieur à la fréquentation intra-muros. Dans ces murs, c’est plus de 1500 actions différentes qui ont été proposées en 2012 (expositions, conférences et journées d’étude, ateliers et animations, programmations au planétarium). Dans le cadre de notre déploiement en région, plus de 1000 actions ont été développées au travers d’opérations labélisées (la fête de la science a compté 20 000 participants pour 450 actions dans 77 communes, la science se livre 10 000 participants pour 150 actions dans 30 communes par exemple), au travers aussi de la diffusion d’outils itinérants (près de 20 000 personnes approchées par des ateliers, animations, expositions, ou les premières sorties du Camion des sciences).

Et c’est globalement pour 2012, parmi ces 100 000 personnes, plus d’1/3 d’enfants qui ont bénéficié de nos actions. Au total, ¼ de scolaires (écoliers, collégiens et lycéens), soit 25 000 scolaires qui ont participé, ici ou dans leur classe même, aux actions que nous proposons.

Il convient, je pense, de décrire la méthodologie de conception pour toute programmation et activité de notre centre. A titre d’exemple, s’agissant de l’élaboration d’une exposition au sein de Mendès France, un comité scientifique ouvert se réunit plusieurs fois, comité constitué d’universitaires bénévoles venus apporter les derniers développements de leur discipline, comité constitué d’experts du monde associatif, des techniciens et graphistes du centre, mais ce comité fait toujours appel à notre pôle éducation ainsi qu’à des enseignants bénévoles pour décliner telle partie de l’exposition en regard des programmes et référentiels des établissements scolaires.

La présence en ce début de manifestation du Président de l’Université de Poitiers témoigne de la proximité entre cet établissement et notre centre, et je dois excuser le départ du Président à l’heure de la signature de notre convention. Une originalité dans cette méthodologie de conception est en effet la contribution régulière et conséquente de nos collègues de l’université. Il nous semble qu’on ne peut aujourd’hui, et cela à tous les niveaux de l’éducation, transmettre la connaissance qu’en nous appuyant sur les apports de ceux qui construisent la connaissance. J’ajouterai que notre souci d’un apport pluridisciplinaire contribue aussi à donner sens à certaines notions qui paraissent parfois abstraites à l’élève.

Cette façon de procéder qui relève de l’ingénierie de conception est assez rare dans les pratiques des autres centres de cultures scientifiques. On peut parler, je crois, de marque de fabrique de notre maison, qui explique pour une grande part le succès de notre programmation auprès des classes.

Deux exemples pour étayer mes propos.

L’actuelle exposition sur les courbes en mathématiques vise à montrer la présence, dans la nature et dans notre quotidien, de formes dont les mathématiques peuvent donner une représentation. Et si l’on s’arrête sur le cas des clothoïdes, notre exposition, à partir du tracé de voies routières, propose pour les scolaires de l’école des exercices sur le repérage des angles des différentes portions droites, pour ceux du collège un travail sur la construction des raccordements et des tangentes aux cercles, pour ceux de lycée la représentation polynomiale de ces courbes.

Le second exemple se rapporte à une récente exposition intitulée la fabrique de la paix. Il n’était pas là question de sciences au sens d’une discipline, mais de l’éducation de l’enfant et de l’adolescent par cette exposition interactive qui les invitait à réagir à des situations du quotidien pour lesquelles trop souvent par méconnaissance ou préjugés, le jeune reproduit la réaction des adultes. Ce type de programmation vise l’émancipation du futur citoyen et joue un rôle éducatif avéré.

Je rappellerai que cette programmation ne concerne pas seulement les classes des établissements de la ceinture poitevine puisque nous développons l’itinérance pour étendre cette offre plus largement dans l’académie.

Je pourrais, Monsieur le Recteur, citer d’autres activités de notre centre fort pertinentes dans le champ de l’éducation, touchant à la sensibilisation des élèves comme à l’accompagnement des enseignants.

L’école de l’ADN en Poitou-Charentes qui contribue à la formation des élèves dans un domaine en pleine mutation, la connaissance du vivant. C’est en 2012, 2500 scolaires qui ont suivi des ateliers, dans nos murs et en région. Nul doute que les enseignants qui accompagnent leurs élèves dans ces ateliers se nourrissent des apports de ces contenus et expérimentations dans leur pratique professionnelle.

La formation continue des enseignants a bénéficié pendant 5 à 6 années de l’appui du pôle histoire des sciences de l’Espace Mendès France pour proposer des stages de 3 jours, associant conférences généralistes et ateliers de mise en perspective donnés par des spécialistes de l’histoire des sciences et des techniques. Et je me souviens, cela parlera aux IPR qui nous font l’honneur de leur présence, de taux de pression pour ces stages supérieurs à 200%.

Dans le cadre de la structure nouvelle, l’école supérieure du professorat et de l’éducation, que les deux universités en région, le CNED et le rectorat sont entrain d’élaborer, la valorisation de la culture scientifique est un objectif que cette structure a souhaité afficher. Il me semble qu’il y a, en formation initiale comme en formation continue des enseignants, un partenariat à développer entre l’Espace Mendès France et cette nouvelle école en charge de la formation des enseignants.

Nous sommes l’Espace Mendès France, aux cotés des structures universitaires, engagés dans les priorités du Schéma Régional pour l’Enseignement Supérieur et la Recherche. La première de ces priorités se rapporte au continuum Lycée/Université, et je sais Monsieur le Recteur que cette liaison Bac-3/Bac+3 constitue pour vous aussi un enjeu essentiel. Comment mieux faire connaître l’université qui s’est transformée, comment orienter plus de bacheliers vers la poursuite d’études dans le Supérieur. L’orientation des lycéens ne peut se limiter à la seule connaissance de l’offre de formations proposée par les deux universités, l’orientation doit être construite en référence à des perspectives professionnelles par la connaissance des débouchés et la définition des métiers. En ce domaine, l’Espace Mendès France est déjà engagé : C’est l’Espace des Métiers, lieu dédié à l’orientation ici dans nos murs mais aussi au cœur même de l’université de Poitiers en partenariat avec l’UFR Sciences Fondamentales et Appliquées. En 2011, c’est au travers de consultations, conférences et ateliers près de 2000 personnes, essentiellement des jeunes, qui se sont informés pour guider leur orientation. Notre action va s’amplifier, suite aux assises de l’Enseignement Supérieur et la Recherche de l’automne 2012. Un volet régional est en cours d’élaboration, en partenariat avec ONISEP Poitou-Charentes, permettant une offre auprès des collèges et le montage d’opérations en lien avec les lycées de la région.

Pour conclure, il me plait à penser, au travers de ces liens entre acteurs de l’éducation et l’Espace Mendès France, que les enfants endossent parfois un rôle nouveau, inhabituel, le plus souvent dévolu aux adultes. En effet, ils deviennent aussi parfois transmetteur d’une envie auprès de leurs parents, transmetteur d’un savoir envers les adultes. Ils attirent ainsi dans nos locaux leur famille pour visiter avec leur entourage telle ou telle exposition déjà parcourue dans le cadre scolaire, et donnent l’appétence pour les questionnements scientifiques à leur entourage. Ce constat, souvent fait, traduit notre contribution à l’émancipation d’un futur citoyen curieux et éclairé.

Je me réjouis, Monsieur le Recteur, de la signature de notre convention, et soyez certain que nous continuerons à veiller à offrir une programmation soucieuse de l’intérêt des acteurs de l’éducation.

Allocution de Jacques Moret, recteur de l’académie de Poitiers, Chancelier des universités

Monsieur le Président, cher Mario Cottron,
Monsieur le Directeur, cher Didier Moreau,
Mesdames, Messieurs les Inspecteurs,
Madame la Déléguée académique à l’action culturelle, Mme Claude Roiron, Monsieur le Conseiller culture scientifique et technique, M. Christian Granseigne, Mesdames, Messieurs, chacun en vos noms et qualités,

Laissez moi vous dire mon plaisir d’être ce soir, ici, avec vous pour signer cette deuxième convention entre le Rectorat et l’Espace Mendès France. Nous avons voulu renforcer nos liens de partenariat car vous le savez, le gouvernement est très attaché au développement et à la promotion de la culture scientifique et technique.

Mon parcours personnel et professionnel m’a permis de vérifier que l’accès à la connaissance scientifique est un élément déterminant de progrès collectif et d’émancipation individuelle. La science est pour moi la meilleure arme pour combattre tous les obscurantismes.

C’est pourquoi, j’ai souhaité dès mon arrivée que nous puissions renforcer le travail que nous avons à mener ensemble, et cela dans trois directions.
D’abord la sensibilisation et la diffusion de la culture scientifique. Les sciences sont trop souvent considérées comme un ensemble de disciplines difficiles et âpres, trop souvent utilisées comme des moyens de sélection au détriment du vrai plaisir de la connaissance. Cette culture doit être diffusée à tous les territoires y compris les plus ruraux et les plus isolés, dans tous les milieux sociaux en particulier les plus défavorisés là où la famille ne stimule pas la curiosité du monde. Une attention particulière devra être accordée aux filles qui parfois se sentent exclues de la culture scientifique.

Pour cela, il nous faudra accompagner davantage les enseignants dans leurs pratiques pédagogiques, ne pas hésiter à mener des innovations et à développer l’ouverture européenne et internationale car dans un monde mondialisé et éclaté la science est plus que jamais universelle et doit rester un lien privilégié entre les peuples et les hommes.

Le deuxième axe que nous avons voulu mettre en évidence est le rôle des sciences dans la formation du citoyen qui est une des missions fondamentales de l’Ecole. A cet égard la volonté du Ministre de l’Education nationale de permettre aux élèves de se réapproprier les valeurs républicaines d’une morale laïque et moderne doit aussi être comprise comme le souci d’aborder des problématiques de société auxquelles nous sommes tous confrontés aussi du point de vue de la science. Car science et conscience comme l’avait bien dit François Rabelais, et comme cela est inscrit sur vos murs, doivent marcher du même pas.
Enfin et vous savez que j’y suis personnellement très attaché, je me réjouis que nous puissions travailler ensemble sur une meilleur prise en compte des problématiques environnementales. Cet aspect est indispensable dans la constitution d’une culture moderne tant les enjeux environnementaux sont fondamentaux pour l’évolution de nos sociétés. L’Ecole ne peut rester en dehors ou même à côté de ces sujets qui constituent désormais le socle de nos réflexions communes et forment la conscience de chacun.

Je ne doute pas compte tenu de la qualité du travail déjà effectué ensemble, de l’excellence et de la diversité des actions que vous menez depuis 1988, de l’attrait et de la mobilisation que vous suscitez à Poitiers mais aussi dans chacun des départements de notre académie, de votre attachement inlassable, Mesdames et Messieurs, à promouvoir la culture scientifique et technique ainsi que les valeurs et les promesses qui s’y rattachent, je ne doute pas que pour l’intérêt de nos élèves nous puissions ensemble réussir cet ambitieux dessein.

 

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