La gestion intégrée des ressources en eau douce de surface, en Poitou-Charentes

Publié mardi 5 mai 2009.

Journée de médiation scientifique organisée en partenariat avec l’IFREMER et  l’Université de Poitiers le jeudi 18 juin 2009 à la Corderie Royale de Rochefort,

Au cours des dernières décennies l’agriculture et la conchyliculture de Poitou-Charentes ont connu, comme d’autres activités, de profondes mutations. Cette évolution est liée aux changements intervenus dans les entreprises et dans les filières de ces deux secteurs du fait, en grande partie, des politiques mises en œuvre à l’échelle de l’Union européenne.

Une des conséquences les plus visibles en est la demande croissante en eau douce de certaines productions qui aboutit à modifier très sensiblement le débit de plusieurs cours d’eau, avec des conséquences sensibles non seulement sur l’environnement de ces cours d’eau mais aussi sur l’environnement des zones marines littorales dans les pertuis charentais.

Mais d’autres facteurs que l’agriculture et ses usages exercent une très forte pression sur la ressource en eau, qu’il s’agisse des conséquences non maîtrisées de la péri – urbanisation (stations d’épuration « fatiguées » et/ou saturées, assainissements individuels déficients ou inexistants,…), qu’il s’agisse du développement du tourisme littoral ou qu’il s’agisse de certains usages récréatifs.

Les politiques publiques prennent donc en compte les effets des activités humaines sur l’environnement, car l’histoire a montré depuis longtemps que, à moyen et à long terme, les activités humaines dépendent, en retour, de la qualité de cet environnement.

Cette préoccupation n’est pas nouvelle, mais elle évolue. L’objectif des réglementations est dorénavant de maintenir ou de retrouver un « bon état écologique » indispensable au maintien d’un environnement favorable à l’homme et à ses activités. Les impacts de ces dernières sont de plus en plus sensibles dans certaines zones, dont les zones littorales marines, et ceci justifie de veiller à la bonne application des règlements.

Mais cette bonne application nécessite au préalable que les groupes socio -professionnels concernés puissent analyser les conséquences de leurs propres activités ainsi que les impacts des autres activités . Il faut aussi que ces groupes aient conscience des enjeux régionaux .

Les responsables politiques, quant à eux, ont à faire des choix sur les aménagements collectifs, ces choix conditionnant les activités économiques de leur circonscription comme celles des territoires voisins. Ils doivent donc en connaître les conséquences, entre autres sur l’environnement. Dans le cas des aménagements liés à l’usage de l’eau, ces choix sont faits à l’échelle des bassins versants et doivent alors prendre en compte les effets prévisibles de ces choix sur le milieu marin. Ce qui justifie l’approche de ces questions sous les termes de « gestion intégrée des eaux ».

Les procédures de ces choix sont bien définies. Les représentants des groupes socio – professionnels et des secteurs économiques ainsi que les élus y sont en situation de négociation. Ce qui influe sensiblement sur les présentations faites par les uns et par les autres de ces questions et entraîne souvent des situations de conflit.

C’est pour éviter ces situations de conflit et pour mieux connaître les enjeux de ces choix que l’IFREMER, le Laboratoire « Territoires, industries et réseaux » de l’Université de Poitiers et l’Espace Mendès-France se sont associés pour proposer aux parties prenantes dans la gestion des eaux douces en Poitou-Charentes une première journée de réflexion commune et d’échanges sur les motivations et sur les arguments avancés par les uns et par les autres.

L’expérience montre qu’une telle démarche de médiation, hors des enceintes instituées, est souvent très significative et très riche d’enseignements pour les participants.

Le savoir-faire de l’Espace Mendès-France dans le domaine de la médiation scientifique et culturelle, sur des questions prioritaires pour le Poitou-Charentes et l’ensemble de ses habitants, permet de présenter ces problématiques sous un angle innovant, plus accessible, transversal et ouvert aux acteurs et au public de la région.

C’est pourquoi cette journée de médiation sur « la gestion intégrée des eaux douces en Poitou-Charentes » a été organisée le jeudi 18 juin 2009 à la Corderie Royale de Rochefort, par l’Espace Mendès-France, l’Ifremer, la Faculté des Sciences Economiques de Poitiers et l’Université de La Rochelle.

Différentes questions seront abordées et débattues ce jour-là :

  • L’histoire de l’agriculture, de la conchyliculture et de l’urbanisation et les conséquences de leur développement sur l’environnement littoral au cours des dernières décennies.
  • L’état de la ressource en eau, en qualité et en quantité, et son évolution au cours des cinquante dernières années.
  • La nouvelle politique de l’eau, sa justification et sa philosophie.

Ce débat sera assorti de la présentation, par les organisations qui les conduisent, des nouvelles initiatives en faveur d’une gestion intégrée de la ressource en eau, initiatives s’inscrivant dans cette nouvelle politique.

Les travaux de cette journée, à laquelle seront invités des responsables politiques et administratifs ainsi que des représentants des principaux secteurs socio-économiques de Poitou-Charentes, feront l’objet d’une édition publique, numérique et imprimée, dans le cadre des collections de l’Espace Mendès-France.

 

Publié par thierry pasquier

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