Conférence de Nasima Moujoud, maîtresse de conférence en anthropologie, université Pierre Mendès France Grenoble 2, membre de l’équipe Genre et Société, LARHRA (Laboratoire de Recherche Historique Rhône-Alpes) du LARHRA-Grenoble.
Enregistrement :
Les travaux sur genre et migration considèrent souvent que les outils d’autonomie ou d’ascension sociale des migrantes – et particulièrement des migrantes à statut précaire, principaux objets de cette littérature – ne leur viennent que de l’extérieur : par exemple, à travers les actions associatives ou l’aide sociale instituée dans le pays d’arrivée. Pourtant, à l’instar des hommes migrants, les migrantes vont généralement miser sur leurs liens sociaux. Elles s’investissent particulièrement dans leur création dans les divers espaces qu’elles traversent.
À partir d’un point de vue que nous ne sommes pas habitués à entendre, celui des migrantes en situation irrégulière parties sans leur famille et vivant seule en France, je voudrais donc reformuler la question des outils d’ascension sociale des migrantes, en l’analysant sous l’angle des outils que les femmes développent à l’intérieur de leurs réseaux sociaux. Je tenterai de saisir les particularités de ces réseaux, tout en les replaçant dans le contexte des deux sociétés de départ et d’arrivée, et sans oublier la situation d’oppression à l’origine des solidarités minorisées que ces femmes développent.
Cycle de conférences sur l’histoire des migrations internationales et des luttes contre les discriminations en Europe organisées en partenariat avec le laboratoire Migrations internationales : Espaces et sociétés (MIGRINTER, UMR 6588 CNRS-Université de Poitiers) et avec le soutien de L’ACSE (Agence nationale pour la cohésion sociale et l’égalité des chances) Poitou-Charentes.