Le nom de certaines maladies évoque immédiatement un temps passé, pas forcément très lointain, qu’on espère même révolu. Et pourtant, la table ronde du prochain Pôle Info Santé aura pour thème une maladie qui est loin d’être éradiquée, la tuberculose.

Pourquoi ce choix ? La réponse ne tarde pas. Pneumologue au CHU, Michel Underner, responsable du centre de lutte antituberculeuse 86 est péremptoire : « La tuberculose est une maladie toujours d’actualité, et c’est un fléau mondial ! ». Il sera un des intervenants ce jeudi soir à l’Espace Mendès-France pour éclairer les auditeurs sur les vraies fausses croyances.
> Les symptômes. « Une toux persistante, des crachats et de la fièvre pendant plus de trois semaines mais aussi un amaigrissement involontaire ou une fatigue inexpliquée. Une radio des poumons et une recherche bactériologique confirmeront le diagnostic. »
> La transmission. « Entre les deux guerres, les gens pensaient que cette maladie était un reflet de l’hygiène sociale. En fait, la transmission s’effectue uniquement par voie aérienne à distance de conversation, en fait du baiser jusqu’à trois mètres. Il existe cinq bactéries de la même famille. Le bacille de Koch est le plus connu. »
> Vaccination. « Elle n’est plus obligatoire et a même été controversée. Seulement, le BCG a pourtant un avantage, il protège très bien de la mortalité – à 80 % – les nourrissons et les enfants qui en meurent toujours dans des pays à forte endémie. Un adulte vacciné peut contracter la tuberculose. »
> Progression. « En 2010, nous enregistrions en France 5.187 cas (5.276 en 2009). La même année, on a recensé 8,8 millions de nouveaux cas dans le monde et 1.4 millions de décès. A cela, nous devons ajouter 2 milliards d’individus qui portent ce qu’on appelle une infection tuberculeuse latente. Pour ces personnes, un stress sévère, une addiction à l’alcool ou au tabac, une malnutrition ou le vieillissement peuvent «  réveiller  » la maladie. »
> Guérison. « La maladie est contagieuse. Pendant les quinze premiers jours de traitement, qui durera au moins six mois par voie orale, le patient pourra être isolé. Le traitement doit être pris jusqu’au bout. »
> Résistance. « C’est la plus grande inquiétude de l’Organisation mondiale de la santé. Du fait des migrations de populations (18 pays de l’Est, l’Afrique mais aussi l’Inde sont les plus touchés) mais aussi à cause des interruptions dans la prise du traitement, la bactérie résiste à certains médicaments. »

> Table ronde du Pôle Info Santé, ce jeudi 5 avril à 18 h 30 à l’Espace Mendès-France, 1 place de la Cathédrale à Poitiers. Outre le Dr Michel Underner, le Pr Jean-Claude Meurice (chef du service pneumologie au CHU) et le Dr François Birault, vice-président du Conseil régional de l’Ordre des médecins, animeront également cette rencontre.