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Festival Raisons d’agir 2012 : «Démocratie(s) aujourd’hui»

jusqu'au samedi 14 avril 2012
En accès libre jusqu’au samedi 14 avril 2012

Préambule le 5 avril 2012 à l’UFR humaines et arts
et du 11 au 14 avril 2012 à l’Espace Mendès France
et au Cinéma le Dietrich,
Poitiers

Le festival Raisons d’agir 2012 est organisé par l’association Raisons d’agir Poitiers, L’Associo et le CURAPP-CNRS, en partenariat avec La famille digitale, l’association Pour Politis, le cinéma Le Dietrich, l’UFR Sciences humaines et arts et l’Espace Mendès France, l’association culturelle de l’UFR Lettres et langues, avec le soutien financier de l’université de Poitiers, de la ville de Poitiers, de la région Poitou-Charentes, du pôle d’éducation à l’image de la Région et la maison des écrivains et de la littérature.

Informations pratiques

Le festival est ouvert à tous. L’accès à l’ensemble des manifestations est libre et gratuit, hormis à la projection de Tahrir au cinéma Le Dietrich le jeudi soir au tarif unique de 4€.

Libre participation aux frais du festival.

Localisations :

  • Espace Mendès France
    1 Place de la Cathédrale
    86000 Poitiers
    tel : 05 49 50 33 08
    http://emf.fr
  • Cinéma Le Dietrich
    34, Boulevard Chasseigne
    86000 Poitiers
    Tel : 05 49 01 77 90
    ou 05 49 58 21 63
    http://le-dietrich.fr
  • UFR Sciences humaines et arts
    Hôtel Fumé, 8 rue Descartes
    86000 Poitiers
    Tel : 05 49 45 45 45
    http://sha.univ-poitiers.fr

Présentation

Pour sa septième édition, le Festival Raisons d’Agir mettra la démocratie en débat. Fidèle à sa formule, le festival associe le regard objectivant des chercheurs à celui, plus subjectif, des artistes, des militants et des étudiants, afin de mener une réflexion collective sur les débats politiques contemporains et ainsi d’y prendre part.

Enjeux et pratiques démocratiques

Notion fortement mobilisée dans le discours politique, expert ou populaire, mot caoutchouc aux contours flous, mot creux à force de signifier, la démocratie se retrouve au cœur des enjeux rhétoriques des campagnes électorales, mais aussi des pratiques du mouvement social, et plus largement de toute mise en commun. Certains associent l’esprit démocratique au fonctionnement des institutions parlementaires. D’autres l’assimilent plus largement à la République lorsque d’autres encore y trouvent son exact opposé. Et dans le prêt-à-penser qui s’enseigne dans les écoles du pouvoir, l’opposition entre « démocratie » et « totalitarisme » apparaît à la source de toute chose.

Il semble donc pour le moins utile de questionner les différentes appropriations de la notion de « démocratie » et d’en confronter les usages à la lumière de l’Histoire. Le projecteur peut ici être tourné vers l’adjectif qui accompagne le nom : démocratie « bourgeoise » / « libérale » / « syndicale » ; démocratie « participative » / « durable » ; démocratie « internet » / « numérique » ; etc. La démocratie peut également être abordée à travers les moments historiques où elle a donné lieu à d’intenses débats, comme dans les débuts de la IIIe République ou dans la période du Front Populaire, en lien avec la double question du socialisme et de la révolution.

Interroger « la démocratie aujourd’hui », c’est d’abord cerner le « geste démocratique », le statut, les droits et les devoirs qu’elle confère aux citoyens face au politique et à ses institutions. C’est, plus largement, prendre acte que la démocratie est autant une perspective qu’une simple réalité institutionnelle, qu’elle se livre parfois davantage dans la lutte contre les institutions que dans la simple soumission au Droit. C’est encore interroger les processus de représentation et de délégation, en ce qu’ils se présentent à la fois, comme l’a bien montré Pierre Bourdieu, comme la condition et l’aliénation du droit à la participation démocratique. C’est enfin placer la question démocratique dans chacune des institutions qui composent les sociétés contemporaines : entreprises, services publics, systèmes de protection sociale, etc.

L’actualité nous conduit bien sûr à insérer la réflexion dans ce « réveil de l’Histoire », diagnostiqué par Alain Badiou, et dont tout un chacun peut observer les signes. Qu’il s’agisse du « Printemps arabe », du mouvement social en Grèce ou au Chili, des émeutes en Grande-Bretagne, des indignados espagnols ou des « Occupy » de tous les pays, ces expériences récentes concentrent, à des degrés divers et de façon plus ou moins explicite, un questionnement sur la démocratie devenue enjeu. Interrogeant de façon nouvelle nos conceptions de la démocratie, tous ces mouvements l’éprouvent de manière extrêmement concrète et nous posent à tous des questions précises : comment la (re)conquérir ? Comment la défendre ? Comment l’entretenir ?

D’autres discours s’approprient la thématique démocratique et placent sa défense au centre de leur propagande morbide. La montée des courants de droite et d’extrême droite, en Europe et dans le monde en est une manifestation inquiétante qui doit être interrogée. Tout comme doit être abordée la nécessité, « à gauche », d’une représentation renouvelée des classes sociales, et particulièrement des classes populaires.

Enfin, à l’heure où le politique échappe, de manière de plus en plus visible, à ceux qui le constituent ; à l’heure des débats experts et de la toute-puissance de logiques purement comptables, il devient urgent d’évaluer la relation spécifique et complexe tissée (depuis une trentaine d’années) entre enjeux économiques et fonctionnements démocratiques et de redire pourquoi « les marchés » constituent un ailleurs de la démocratie. De ce point de vue-là, s’il ne faut pas sous-estimer les dangers dont la période qui s’ouvre est porteuse, on remarquera tout de même que les « peuples », la « lutte des classes » et même « la révolution » reprennent du service dans les discours médiatiques, détonant ainsi avec la rhétorique de l’impuissance généralisée dans une démocratie en panne.

Croiser les regards

Comme lors des six premières éditions, la programmation du festival 2012 abordera la question de la « démocratie » à partir de différents points du vue.

Le festival ouvrira par une présentation en textes, en musique et en images, par des étudiants de Lettres de l’Université de Poitiers. Il y sera question de l’instabilité discursive et politique du terme « démocratie » à travers de multiples appropriations.

La projection du film de Chris Marker, L’Héritage de la Chouette, permettra ensuite de tourner notre regard vers la Grèce antique, et de repenser la notion à partir de ses origines. A travers une investigation multiforme de douze mots de racine grecque, Chris Marker explore l’héritage de la cité grecque dans nos systèmes politiques contemporains, et autorise par là même à repenser fonctionnements et modalités « démocratiques » plus de vingt siècles après la démocratie athénienne. Deux épisodes du film seront projetés : « Symposium » et « Démocratie ».

La soirée se poursuivra par une conférence-débat à deux voix: « De la place Tahrir à la Puerta del Sol », avec la participation de deux analystes qui sont aussi chacun à leur façon des « acteurs » : José Luis Moreno Pestaña, professeur de philosophie à l’Université de Cádiz, fin connaisseur de la sociologie française qui a suivi de près le mouvement espagnol ; et Samir Amin, économiste bien connu, engagé aux côtés de multiples mouvements et qui est actuellement directeur du Forum du Tiers-Monde.

Le jeudi débutera avec une projection-débat du film Démocratie ?, en présence de Florence de Comarmond, sa réalisatrice. Fruit d’une collaboration avec Sophie Wahnich, historienne spécialiste de la Révolution Française, ce film interroge la notion de démocratie dans des rencontres entre l’historienne et les habitants de la tour de l’artiste, des plans larges de l’extérieur venant en contrepoint de ces discussions pleines de générosité et de conviction. Cette matinée constituera une large introduction aux deux journées d’études des jeudi et vendredi, où se croiseront les points de vue d’historiens, de sociologues et de politistes. Les travaux les plus récents sur les différents aspects de la question démocratique seront alors présentés, une publication étant envisagée après le festival. Ces deux journées sont ouvertes à tous. Les débats seront organisés de façon à faire circuler largement la parole sur des questions d’actualité.

Après la journée d’études du jeudi, nous nous déplacerons au Dietrich où se déroulera la projection de Tahrir, place de la libération. Stefano Savona, son réalisateur, tisse une chronique d’un rendu plastique remarquable et d’une richesse documentaire rare sur l’occupation de la place du Caire en février 2011. Sa présence exceptionnelle au Festival nous permettra de continuer à échanger sur cet événement, mais aussi de mettre en débat la mise en cinéma de ces révolutions, et donc les relations entre représentation et démocratie.

La soirée du vendredi débutera avec le collectif « 100 jours » qui renouvelle l’expérience de 2007 qui avait vu la création et la diffusion de 100 films les 100 jours précédant le deuxième tour des élections présidentielles. Ce sera l’occasion de présenter la démarche de cette édition 2012, qui inclut également d’autres média, de voir une sélection de films et de discuter de la mise en place d’un tel projet en collectif, notamment dans les rapports qu’entretiennent la création et les moyens de diffusion contemporains.

Elle se poursuivra par une lecture-débat autour du livre Le Guide du démocrate. Les clefs pour gérer une vie sans projet, de Éric Arlix et Jean-Charles Massera, en présence des auteurs. Cet essai, qui engage la critique du démocrate contemporain par le moyen même de la langue dont il fait usage, a été élaboré à partir d¹un travail en résidence conçu comme lieu de débats permettant de travailler à l¹émergence et à la mise en forme de paroles critiques. Le texte, nourri de ces échanges, interroge la façon dont les idées reçues, dans nos sociétés « les plus avancées sur le plan de la marchandisation et de la mondialisation des échanges et des informations », forment la matière d¹un langage où se donnent d¹abord à voir la misère conceptuelle du démocrate, ses interrogations creuses et sa bonne volonté dénuée d¹emploi.

En guise de clôture, le Festival ira à la rencontre des Poitevins le samedi matin, jour de marché, pour une présentation festive, sur la Place Notre Dame, autour du thème de « l’accès à la parole dans l’espace public ».

Programme

Jeudi 5 avril

Préambule, organisé par l’Associo à l’UFR Sciences Humaines et arts, entrée libre

10 h amphi Debré (site Malraux)
Camarades, il était une fois les communistes français
projection, suivie d’un débat, de la seconde partie du film du film réalisé par Yves Jeuland.

14 h 30 amphi 296
Engagements et désengagements des militants communistes
conférence-débat de Bernard Pudal, professeur à l’université de Paris-Ouest-Nanterre, présentée et animée par Catherine Leclercq, maître de conférences à l’université de Poitiers.

Mercredi 11 avril

À l’Espace Mendès France, entrée libre

17 h
Vous avez dit « démocratie » ?
Lectures-performance par des étudiants de lettres de l’université de Poitiers, présentation par Véronique Rauline, maître de conférences à l’université de Paris Ouest Nanterre et à l’université de Poitiers.

18 h 30
L’Héritage de la Chouette
Projection suivie d’un débat des épisodes 1 & 3 (1989 – 2x26min) de la série de Chris Marker, dans laquelle il décortique treize mots de racine grecque pour connaître l’héritage de la Grèce antique sur le monde moderne. Présentation par Benoit Perraud, réalisateur et programmateur.

21 h
De la place Tahrir à la Puerta del Sol : la démocratie à l’épreuve de l’audace populaire
Conférence-débat avec José Luis Moreno Pestaña, sociologue et philosophe, Universidad de Cádiz, et Samir Amin, économiste et directeur du Forum du Tiers-Monde.

Jeudi 12 avril

Journée d’études à l’Espace Mendès France, entrée libre

10 h ― 12 h Projection-débat de Démocratie ? (2009 – 68min) de Florence de Comarmond, en présence de la réalisatrice.

14 h ― 15 h 30 Enjeux économiques et démocratie
L’élite au pouvoir par François Denord, chercheur au Centre européen de sociologie et de science politique (CESSP-Paris) – CNRS ;
Mobiliser, négocier : formes et conditions de l’action des représentants des salariés par Baptiste Giraud, maître de conférence à l’université d’Aix-Marseille.

16 h ― 17 h 30 Le champ politique en transformation
Pour une réappropriation collective de la démocratie locale par Michel Koebel, maître de conférences à l’université de Strasbourg ;
La montée de l’extrême-droite : analyse d’une crise de représentation politique par Samuel Bouron, doctorant au Centre universitaire de recherches sur l’action publique et le politique (Curapp) université de Picardie, CNRS.

18 h
L’empire de la valeur… Pour une autre économie !
Conférence-débat de André Orléan, économiste, directeur de recherches au CNRS, directeur d’étude de l’EHESS.

Soirée au cinéma Le Dietrich
21 h tarif unique 4 €
Tahrir, place de la Libération
Projection du film de Stefano Savona, suivie d’un débat en présence du réalisateur, Stefano Savona, et de Samir Amin.

Vendredi 13 avril

Journée d’études à l’Espace Mendès France, entrée libre

9 h 30 — 12 h Les débats fondateurs
Jean Jaurès et les syndicalistes par Gilles Candar, président de la Société d’études jaurésiennes et professeur de lycée ;
Les bourses du travail : un outil et un mouvement au service de la démocratie économique par David Hamelin, doctorant à l’université de Poitiers ;
Ritualiser l’émotion antifasciste : la dynamique du Front populaire (1934-1935) par Vincent Chambarlhac, maître de conférences à l’Université de Bourgogne.

14 h ­— 15 h 30 Démocratie dans les services publics
Les démocratisations en trompe-l’œil de la politique de santé au service de la déconstruction du service public par Frédéric Pierru chargé de recherche au CNRS, CERAPS-Lille 2 ;
La démocratie scolaire et universitaire à l’heure du libéralisme par Etienne Douat, maître de conférences à l’université de Poitiers, Bertrand Geay, professeur à l’université de Picardie, Véronique Rauline, maître de conférences à l’Université Paris-Ouest-Nanterre.

16 h — 17 h 30 Démocratie et droit(s)
Démocratie et professionnalisme dans l’institution judiciaire par Laurent Willemez, professeur à l’université de Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines ;
Des vrais réfugiés aux faux demandeurs d’asile : l’attribution du statut de réfugié à l’Ofpra par Karen Akoka, doctorante à Migrinter, université de Poitiers.

18 h
Projection-débat Les cent jours, en présence de membres du collectif.

21 h
Lecture préenregistrée avec la voix de Natalie Castera d’extraits du Guide du démocrate – Les clés pour gérer une vie sans projet (éditions Lignes) d’Éric Arlix et Jean-Charles Massera suivie d’un débat en présence des auteurs. Présentation par Stéphane Bikialo.
Bienvenue dans une époque de l’indice, du sondage et des prévisions comme représentations ultimes, du caddy malin, du lavage de cerveau rigolo, de l’émotion sur commande, de la pulsion en promo partout, des projets personnalisés comme cadre, du coaching pour pas trop sombrer quand on commence à être largué et d’un marché de l’emploi soumis à des flux super-tendus et super-brutaux comme ambiance, le tout dans la terreur de faire partie de la vague de septembre.

Samedi 14 avril

11 h — 12 h Prendre la parole dans l’espace public !!? présentation festive sur le marché Notre-Dame, avec la participation de la Brigade d’intervention poétique et des habitants de Poitiers.

Documents

Programme au format PDF (720 ko) à télécharger.

Affiche au format pdf (740 ko)

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