La sieste : un vrai médicament

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Espace Mendès France : Conférence « santé » le mardi 22 avril 2008 à 20H30 (entrée libre)

La Sieste : un vrai médicament

Une conférence le mardi 22 avril à 20H30 avec le docteur Eric Mullens “somnologue” et Francine Harmandon , médecin du travail

La sieste désigne un temps de repos pris au milieu de la journée, le plus souvent après le repas de midi. Sa pratique diffère selon les cultures, le climat et les individus.

Il est important de distinguer la sieste éclair (power nap en anglais) qui dure généralement entre 10 et 30 minutes, et permet de regagner concentration et énergie, de la sieste plus généralement décrite dans cet article.

La sieste est couramment pratiquée dans les pays chauds, aux heures les plus chaudes lorsque le soleil est au zénith : la chaleur ne permet pas d’activité très physique et le travail est remis aux heures plus fraîches. Dans les pays plus froids, la sieste est moins courante. Les enfants en bas âge ont souvent besoin d’un tel moment de repos, au moins sous la forme d’un « temps calme » organisé dans les structures d’accueil (écoles, centres de loisirs ou de vacances).

Pour les adultes, en Occident, la sieste est souvent vue comme un « luxe », un temps volé au temps de travail ou à d’autres activités. Lors de la sieste, il est possible de s’allonger simplement ou de dormir franchement. Le temps varie selon les personnes, de dix minutes à plusieurs heures.”

 

Le docteur Eric MULLENS est médecin généraliste, spécialisé dans les troubles du sommeil et de la vigilance depuis 1991.

Chef de service du Laboratoire du Sommeil de la Fondation Bon Sauveur à Albi dans le Tarn, et webmaster du site Sommeil, Vigilance, Sécurité 81.

-Francine Harmandon, Médecin du travail Mutualité Sociale Agricole Tarn-Aveyron


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Note d’intention

L’ intervention prend place dans le cadre de la programmation de l’espace Mendès France de la ville de Poitiers.

Durant 4 jours, le public, transformé en audio-spectateurs pour l’occasion, aura à disposition une manifestation artistique et une conférence proposée l’espace Mendès France.

A l’occasion de l’inauguration de ce programme et pour son lancement, les « Contrebandiers du temps » présentent une performance : Nappening one.

Nappening one est une performance organisée en quatre séquences permettant une approche sensible de la confrontation entre temps productif et temps biologique. Cette œuvre se présente de la manière suivante : un parcours qui traverse trois lieux de compréhension de la sieste : le repas ou les nourritures terrestres, la sieste proprement dite ou l’écoute du temps biologique, la renaissance au monde du temps productif.
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MOTIVATIONS

La sieste : une histoire de malentendu sociétal ?

 

Le malentendu (du moins en France) commence dès la petite enfance : un bon enfant n’est-il pas un enfant sage “qui fait ses siestes” sans problème, ceux ne la faisant pas étant examinés à la loupe, taxés « d’hyperactifs », bref suscitant l’inquiétude parentale.
Or, si le respect du petit roupillon bénéfique est respecté jusqu’à la maternelle, tout bascule à l’entrée au cours préparatoire : du jour au lendemain, un rythme “productif” est demandé aux enfants accompagnés d’un cartable de 3 kilos et de la suppression de la sieste si soigneusement entretenue les années auparavant…
La cassure du rythme biologique serait donc la porte d’entrée dans une société marquée par son application des rythmes entièrement dévolus au temps productif depuis que Monsieur Taylor a inventé l’OST : l’Organisation Scientifique du Travail.
Le malentendu va durer jusqu’à la retraite où étant sorti du temps productif, vous pouvez de nouveau vous adonner à cette petite pratique réconfortante.
Et si l’on considérait que le troisième âge n’est pas siesteur uniquement pour réparer une fatigue quotidienne due aux années de travail accumulées, mais aussi pour retrouver tout simplement son temps biologique ?
Entre temps, pour les pauvres actifs que nous sommes, plus question de sieste, trop souvent synonyme de temps perdu…
Et pourtant ! Tous les chercheurs des laboratoires du sommeil insistent sur les bienfaits de ce petit temps de récupération : il diminuerait les méfaits du stress en termes de maladie cardio-vasculaire et plusieurs études (dont celles du docteur Mullens, le fondateur du laboratoire du sommeil albigeois) soulignent que 20 minutes de sieste quotidienne augmenterait de façon notoire la vigilance de chacun et par là même… la productivité !
Au Japon par exemple, la pratique de la sieste sur les lieux de travail est encouragée par le ministère de la Santé.
En France, médiatiquement, la sieste devient à la mode (et c’est tant mleux), et du côté des entreprises, une tendance timide tend à s’amorcer en termes de management en essayant de prendre en compte la sieste comme une pratique pouvant améliorer la performance de l’individu dans l’entreprise.
Mais curieusement, on parle peu du fond du problème : tout être humain est dépendant du rythme circadien, le rythme biologique sur une période de 24 heures en fonction de notre horloge interne et de l’alternance nuit/jour.
Deux périodes de baisse de vigilance y sont relevées : entre 3 heures et cinq heures du matin et entre 13 heures et 15 heures l’après-midi.
Or, la durée moyenne de sommeil a baissé d’une heure et demie en un siècle
(7 heures trente aujourd’hui), et la plupart des accidents graves du travail se produisent durant ces baisses de rythmes journaliers.
Evoquer le temps de sieste, c’est tout simplement poser la question de la validité de nos rythmes sociétaux ne prenant pas assez en compte le respect du “découpage” temporel propre à chacun.
Ballottée entre temps productif et temps biologique, la sieste est un besoin naturel et fondamental en mal d’acceptation et de reconnaissance.
Au travers de ses installations, les « Contrebandiers du temps » invitent des audio-spectateurs à partager et à nourrir le débat sur le temps quotidien.
Donc : courage siestons ! En hommage aux siesteurs et siesteuses espagnols qui ne sont plus que 20 % à pratiquer contre 50 % dans les années 80.


Toutes les dates

22 avril 2008
20 h 30 -> 22 h 30
 

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