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L’anthropologie raciale 1850-1940 – Institutionnalisation et internationalisation d’une discipline

mardi 2 décembre 2014

Conférence de Carole Reynaud-Paligot, centre d’histoire du XIXe siècle (EA 3550), université Paris1-Panthéon-Sorbonne, université de New York à Paris, MSH Paris-Nord.

Cycle Jalons pour une histoire des sciences de l’homme, en partenariat avec les écoles doctorales : Lettres, pensée, arts et histoire ; Sociétés et organisations ; Cognition, comportement, langage(s) de l’université de Poitiers.

Enregistrement

L’essor de l’anthropologie « raciale » prend source dans un contexte scientifique spécifique, celui du développement des sciences naturelles et de la démarche classificatoire. La croissance économique des pays industriels a entraîné l’apparition d’une bourgeoisie prospère et éduquée qui a manifesté un intérêt intellectuel pour la vie scientifique et a soutenu financièrement les sociétés savantes. Incarnant la modernité scientifique, forte du prestige des sciences naturelles dont elle était issue, la « science des races » a été en capacité de faire pénétrer ses enseignements dans d’autres espaces intellectuels ; publicistes, historiens, philosophes ont puisé dans ces savoirs biologiques des outils séduisants pour l’analyse des sociétés humaines et ont fait de la notion de race une clé d’explication des relations entre ces sociétés. Enfin, son succès réside également dans sa capacité à répondre à des enjeux politiques qui ont émergé dans un contexte européen marqué par de très fortes rivalités entre les sociétés impériales. Les États-nations l’ont, en effet, mobilisée dans la grande quête des origines nationales, une thématique au cœur de la construction des identités nationales de la fin du XIXe siècle.

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