Tout le monde connaît la Joconde. Peu d’entre-nous savent ce qu’est le spolvero. Encore moins en quoi consiste l’analyse multispectrale développée pour le spatial. Tous ces mots réunis amènent à apprendre que l’on a découvert : beaucoup en « auscultant » de manière technologique ce tableau culte ! Au final le spolvero est une technique fréquente au XVe siècle, un tracé de points réalisé au noir de fumée. C’est très utile pour les portraits, notamment pour reproduire la position des mains, si particulière à chaque individu. En l’occurrence, il est dissimulé sous la couche de peinture du célèbre portrait de Léonard de Vinci. Et là, commence le dialogue entre l’analyse scientifique et technique et l’historien de l’art. L’art et la science ont beaucoup de liens possibles, bien au-delà de la technologie. Ils en ont toujours eu comme le montre d’innombrables exemples d’œuvres croisant ces deux champs de l’expression créative des artistes et des scientifiques. Longtemps séparés, ces deux champs retrouvent depuis peu les conditions d’un dialogue, d’un intérêt commun. Les sciences issues d’un mouvement ancré dans la raison ont peu à peu engendré un immense périmètre de connaissances et de pratiques, souvent oublieux des avancées artistiques. Mais le besoin de se « retrouver » est désormais là. Chercheurs et artistes doivent dialoguer, entre filiations et voisinages. Mais cette « réconciliation » ne peut se faire sans partage et mise en scène publique d’un dialogue indispensable à notre période actuelle. C’est ce que propose le réseau de la lecture publique régionale et ses innombrables centres, bibliothèques et médiathèques qui font un travail précieux et pertinent avec ténacité et simplicité. Les rendez-vous proposés dans ce nouveau cycle de « La science se livre » sont originaux et ouverts. Venez-y sans retenue, la curiosité et l’étonnement seront une fois de plus au rendez-vous.
Didier Moreau.
Directeur de l’Espace Mendès France
[EMF] Programme La science se livre 2022 (web).