Depuis 2006, la plateforme nationale « Créativité et territoires » a facilité des échanges d’expériences, des réflexions collectives tant à partir d’impulsions théoriques que des pratiques de terrain : Poitiers (avec l’IAAT, l’EMF, et l’université), La Rochelle (avec l’université), Paris (avec l’Institut Charles Cros et l’université Paris Nord)), Agen (avec l’INDL), Strasbourg, Aix en Provence.
Souvent sous forme d’échanges informels parfois sous forme de colloque (« Patrimoine et créativité »à La Rochelle, « La place de l’Art dans l’espace public »à Poitiers, « Les territoires Culturels » (SIT/EMF) à Poitiers, « Les Petites Villes créatives » à Poitiers, « Le tourisme créatif » à Tours… ces travaux ont permis de regarder le territoire autrement, d’identifier et valoriser des talents, de se nourrir de travaux sociologiques concernant les « créatifs culturels », ces décalés créant des ambiances pour être reconnus (et non stigmatisés comme population à part)… mais principalement en milieu urbain !
Une abondante littérature a permis à de nombreux auteurs de s’illustrer soit autour de la Créativité (approche psychologique, sociologique, philosophique, de scientifiques) soit autour de territoires (chercheurs en économie régionale, en aménagement du territoire, d’urbanistes, de géographes). Mais peu de littérature bien sûr dans cette approche transdisciplinaire qui, entre ces deux termes, supposerait une connivence, une congruence, un déterminisme qui faciliteraient des démarches des décideurs (élus, directeurs de collectivités territoriales).
Mais, si les travaux des sociologues décrivent le comportement des créatifs culturelles, les économistes ne peuvent voir leur impact que sur le territoire Métropolitain qui présente une ambiance, des équipements, des lieux de rencontre, des ressources (Bibliothèques, Galeries,) des cultures différentes…etc que n’ont pas les villes moyennes (exemple d’Angoulême) ni les milieux ruraux (sauf de façon éphémère, à travers un festival, des rencontres ciblées sur une semaine…).
Si le talent est propre à l’individu, la créativité, elle, émane du collectif. En effet, celle-ci ne s’exprime réellement qu’à travers les efforts de toute une communauté d’agents, qui discutent fréquemment ensemble, échangent des idées et des opinions, coopèrent ensemble où signent des contrats entre eux. En d’autres termes, les expressions créatives transitent du niveau micro au niveau macro, à travers l’accumulation, la combinaison, l’enrichissement et le renouvellement de parcelles de connaissances, dispersées dans un vaste réseau, dans lequel les individus, les communautés et les
firmes bénéficient de l’apport des autres pour promouvoir leur potentiel créatif respectif. Or ces communautés, ces firmes, ne sont-elles pas localisées en milieu métropolitain ?
Dans cette perspective, la dynamique des activités créatives repose sur trois différentes couches sociales d’un territoire: l’underground (invisible) de l’individu, le middleground des communautés (intégrant des individus d’origines différentes) et l’upperground des firmes ou organisations. De fait, si les individus créatifs de l’underground interviennent dans la mise en place de nouvelles formes de connaissances, les firmes de l’upperground assurent, quant à elles, le lancement de ces idées sur le marché. En raison de sa position d’entremetteur, le middleground navigue sans cesse entre le monde informel et le monde formel, favorisant ainsi la promotion des mécanismes d’exploration et des mécanismes d’exploitation. (PATRICK COHENDET, DAVID GRANDADAM ET LAURENT SIMON)
Pour avancer sur la compréhension de ces approches et surtout en tirer un caractère opérationnel, nous faisons appel à des économistes (Pascal Chauchefoin, université de Poitiers) : de quoi les économistes ont-ils peur lorsque l’on parle de Florida ? Si l’on repart de la logique créative, les économistes ont développé trois approches autour de :
- L’économie de la culture (approche liée à un soubassement sociologique : Voir les travaux de l’Observatoire des Politiques Culturelles) ;
- Les milieux innovateurs (nommés aussi clusters : voir les travaux du GREMI) : à partir d’une vieille base industrielle qui se renouvelle, se réforme grâce à des activités de haute valeur ajoutée, étayée non seulement de technologies nouvelles, mais surtout d’une organisation créative (réseaux locaux, coordination inter firme).
- Les territoires créatifs, c’est là où il y a des industries créatives (voir les travaux du CNUCED), où l’indice de spécificité territorial est élevé (exemple la filière Image à Angoulême) : comment cela marche, comment cela peut continuer à se développer là ?
Programme
Programme proposé pour la journée du jeudi 25 Octobre 2012(à l’Espace Mendes France, à Poitiers), coordonnée par Jacky Denieul (IAAT) et Christian Lemaignan (EMF), avec la participation de Claude Lacour, Professeur des Universités Emérite (Bordeaux) :
9h accueil des participants.
9h 30 ouverture des travaux : Didier Moreau directeur EMF, J-F Macaire V.Pt Conseil Régional Poitou-Charentes, Jean François Pin, INDL (Agen)
9h 50. 1. introduction des questions : Pascal Chauchefoin, économiste, Université de Poitiers et Raphaël Liogier, anthropologue, IEP d’Aix en Provence1
10h30- 12h30 :2.définir les spécificités d’un territoire métropolitain qui favorisent la créativité: le cas de la métropole Bilbao par Jon Léonardo, directeur du département de sociologie de Deusto de Bilbao ; discutant Yvon Pesqueux (Cnam : Que peut-on transférer de l’exemple d’une métropole vers d’autres territoires ?)
Débats avec les participants.
13h//14 repas sur le site EMF
14h30/ 16h 3.Villes moyennes, territoires créatifs de demain ? Le cas d’Angoulême et de sa filière « image » : Xavier Hurteau (DGA Grand Angoulême), discutant :Jean Laurent Cassely, journaliste (Slate.fr).
Débats avec les participants.
16h15 17h30 : 4. Autres approches stimulant la créativité dans les territoires : Christine Liefooghe (université de Lille :la créativité dans les régions de tradition industrielle), Frédéric Wallet, économiste (INRA, Agroparistech, le partenariat Chercheur/agriculteurs, levier de la créativité rurale), Jean Yves Pineau (collectif « Ville Campagne » : les politiques culturelles stimulant la créativité, exemple de la Nièvre), Jean-baptiste Le Corf (ATER, université de Paris VIII, les « clusters » des industries créatives)
Table ronde animée par Patrice Braconnier (V.Pt de l’université de Poitiers)
17h30 : Pistes de recherche à poursuivre: Claude Lacour (Professeur des Universités Emérite (Bordeaux), Jacob Matthews (Maître de Conférences, Université Paris 8), Patrice Braconnier (V.Pt de l’université de Poitiers) .
La premiére date de ce cycle : mardi 29 Janvier 2013,en soirée,conférence de Richard Scoffier à l’EMF sur « Philosophie de l’architecture ».
Se reporter régulièrement au site : http://creativite-et-territoires.org/, pour des précisions complémentaires.
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