Conférence de Georges Chapouthier, biologiste et philosophe, directeur de recherche émérite au CNRS.
On peut envisager de trois manières la parenté entre les animaux et les êtres humains : l’animal humanisé, conçu comme de nature identique à l’homme, l’animal-objet, dérivé de l’animal-machine, complètement différent de l’être humain, et l’animal-être sensible, proche parent de l’homme sans être exactement son identique. C’est cette dernière conception qui paraît la plus conforme à ce que la science nous dit aujourd’hui des animaux. On peut en effet montrer que les animaux sont capables de traits culturels, comme l’utilisation d’outils, de règles cognitives, de communications complexes, voire de langages, de règles morales ou de préférences esthétiques. Les animaux disposent aussi d’aptitudes de mémoire et de conscience assez semblables aux nôtres, quoique pas tout à fait identiques. Bref l’être humain est bien un animal, mais pas tout à fait comme les autres. Il est notamment pourvu de certaines dispositions mentales particulières, comme des aptitudes rationnelles et scientifiques, une forte tendance à l’imaginaire, un sens poussé du temps et de l’avenir et une plasticité intellectuelle « juvénile ». Ces capacités intellectuelles développées devraient amener les humains à davantage se soucier de morale, particulièrement à l’égard de leurs cousins animaux moins « doués » qu’eux.
Dans le cadre des « mercredis de l’ENSIP », cycle de conférences organisé en partenariat avec Patrice Remaud, professeur agrégé de physique appliquée, docteur en histoire des sciences et des techniques, LAII-ENSI, École nationale supérieure d’ingénieurs de Poitiers.