Conférence de Pierre Papon, professeur émérite à l’École de physique et chimie de Paris (ESPCI), président d’honneur de l’Observatoire des sciences et techniques, ancien directeur général du CNRS.
L’énergie est devenue, aujourd’hui plus que jamais, un problème mondial car la planète est soumise à de nombreuses contraintes (le réchauffement climatique, l’épuisement de certaines ressources, le développement des pays du Sud) qui l’obligent à faire des choix pour entreprendre une transition énergétique qui a été l’enjeu d’un débat en France en 2013. Après un bref rappel des tendances récentes de la consommation d’énergie en France et dans le monde, nous mettrons en évidence, à l’aide d’un scénario, les contraintes fortes que va imposer cette transition : économies, diminution du recours aux énergies fossiles, développement des énergies renouvelables, etc. Ceci nous conduira à poser cette question : des « ruptures » scientifiques et techniques pourraient-elles modifier la donne énergétique et assurer l’avenir du « mix énergétique » ? L’histoire montre, en effet, qu’à plusieurs reprises, des découvertes et des innovations majeures (l’exploitation de la force motrice de la vapeur, la fission nucléaire, etc.) ont permis l’émergence de nouvelles filières qui ont eu un impact économique et social considérable. Nous ferons de la prospective pour tenter d’identifier quelques voies de ruptures possibles qui permettraient des avancés (dans le domaine des énergies renouvelables notamment). Nous soulignerons, enfin, que ces ruptures demanderont du temps (c’est le rôle de la recherche) et des investissements importants.