Rechercher
Fermer ce champ de recherche.

La vraie littérature médicale des pseudo – auteurs ou comment fabriquer un discours médical à la fin de l’Antiquité

Conférence de Marie-Elisabeth Boutroue, chargée de recherche IRHT, CNRS, Paris.

C’est bien connu, la science de l’Antiquité repose sur des piliers solides : fondée par Aristote, développée par ses successeurs, elle offre au savant un cadre épistémologique et un corpus de textes renfermant l’essentiel de ce qu’on sait à l’époque. S’agissant de médecine et d’histoire naturelle, les auteurs de référence sont, outre Aristote, Théophraste, Hippocrate, Galien, Dioscoride et, du côté des Romains, Pline, Celse, les agronomes : Caton, Varron, Columelle et Palladius.

A côté des grands textes fondateurs, on voit aussi apparaître dès l’Antiquité une multitude de textes qui n’émanent pas des grands anciens mais s’en réclament explicitement. Ainsi le pseudo-Aristote de plantis n’est pas d’Aristote, mais il traite des plantes d’une façon toute aristotélicienne ; le pseudo-Dioscoride sur les herbes utilisées en gynécologie n’est pas de Dioscoride, mais il traite bien de matière médicale. Le pseudo-Antonius Musa n’a jamais été écrit par le médecin de l’empereur Auguste, mais ses développements sur la bétoine pourraient émaner d’un praticien célèbre. Le pseudo-Pline n’est pas de la plume de l’amiral de la flotte de Misène, mais il tient sur les plantes des propos directement empruntés à l’Histoire naturelle. Au total, ces textes sont nombreux et ils ont souvent en partage d’avoir beaucoup circulé, et par voie de conséquence, d’avoir connu des histoires agitées. Au travers de quelques exemples, on essaiera de mettre en évidence les apports de ces pseudépigraphes qui ne sont ni tout à fait des faux, ni tout à fait authentiques en montrant leur circulation entre Antiquité et Renaissance.

Et aussi