En 2019, La science se livre abordera le thème de l’Homme et l’animal.
Ressource alimentaire, moyen de locomotion, de traction, compagnon…, la relation des hommes aux animaux a évolué au cours des siècles et aussi en fonction des cultures, des religions…. Aujourd’hui, au fur et à mesure des avancées scientifiques, les distinctions entre les hommes et les animaux (bipédie, taille du cerveau, langage, intelligence, émotion, génétique, utilisation d’outils…) sont perçues différemment. Notre regard et notre comportement vis-à-vis d’eux s’en trouvent ainsi modifiés et conduisent la société à réfléchir autrement sur cette relation ancestrale, la question du statut de l’animal est désormais posée de manière formelle.
Pour vous aider à réaliser votre projet, nous organisons, en partenariat avec l’Agence livre, cinéma et audiovisuel en Nouvelle-Aquitaine (ALCA), une journée d’information, jeudi 27 septembre de 9h à 17h.
Programme
9h. Accueil
9h30. L’Homme et l’animal : un sujet dénaturé
Avec Jean-Renaud Boisserie, paléontologue, chercheur au CNRS, directeur du laboratoire PALEVOPRIM (Paléontologie, évolution, paléoécosystèmes, paléoprimatologie), UMR CNRS 7262, université de Poitiers.
Le concept d’une distinction fondamentale entre les “Hommes” et les animaux (« Nous par opposition à eux ») est profondément ancré dans notre compréhension du monde, dans nos langues, dans nos habitudes, dans nos croyances, dans nos lois, dans nos systèmes économiques et même dans nos travaux scientifiques. Pourtant, l’immense diversité des espèces animales et Homo sapiens sont unies par des ressemblances fondamentales sur le plan biologique : plan d’organisation, développement, physiologie, architecture cellulaire, génétique. L’humanité partage tout cela avec les autres espèces animales parce que notre histoire évolutive profonde est également celle des autres animaux et du vivant en général. Ceci s’applique également à notre comportement, bien qu’il soit fortement mis en avant pour nous distinguer du reste de la biodiversité. Il est donc impossible de définir, au cours de l’histoire évolutive de l’humanité, un point de rupture abrupte et définitif avec le reste du monde animal – pas plus d’un point de vue morphologique que comportemental. Nous sommes donc des animaux parmi tous les autres et nous faisons partie de la biodiversité. Si le déni général de cette réalité s’atténue, on peut espérer que notre attitude vis-à-vis du reste du vivant change de manière fondamentale.
10h. Homme et animal au Moyen Âge
Avec Anne-Sophie Traineau-Durozoy, conservateur du fonds ancien, responsable du Pôle Moyen Âge service commun de la documentation de l’université de Poitiers.
Dans les textes et les images, dans l’anthroponymie, aucune autre époque que le Moyen Âge n’a autant utilisé les animaux, qu’ils soient réels ou imaginaires (les médiévaux considèrent toutefois ces derniers comme bien réels). Certains auteurs opposent l’homme à l’animal, réputé soumis et imparfait ; d’autres, moins nombreux, pensent qu’il existe une communauté entre les êtres vivants. La connaissance des animaux est empirique, mais conséquente : les encyclopédies et les bestiaires, avec une approche morale, ont enrichi la tradition héritée de l’Antiquité. Le clerc utilise l’animal comme exemplum, court exemple parlant dans les sermons. Celui-ci est également très présent dans les écrits littéraires, où il est anthropomorphisé.
10h30. Des bêtes pas bêtes, les animaux sont pleins de surprise.
Avec Freddie-Jeanne Richard, maître de conférences, laboratoire Écologie et biologie des interactions, UMR CNRS 7267 équipe écologie évolution symbiose, université de Poitiers.
Malin comme un singe ! Mémoire d’éléphant ! Mémoire de poisson rouge ! Autant d’expressions pour nous comparer à des animaux. Mais que sait-on vraiment sur la mémoire et l’intelligence animale. Les animaux sont ils intelligents ? Comment mesurer cette intelligence et la comparer entre les espèces ? Les performances de certains animaux sont spectaculaires et les rendent particulièrement adaptés à leur environnement, leur comportement, nous étonne, nous surprend, nous fascine surtout lorsqu’ils sont plus doués que nous. L’étude des capacités cognitives des animaux est une science en pleine expansion. Au cours de cette conférence, je vous propose de discuter de la notion d’intelligence animale et à partir d’exemples précis de vous expliquer nos connaissances actuelles sur les capacités cognitives d’espèces emblématiques.
11h. De l’animal à la santé humaine : la nécessité actuelle de la directive européenne 2010/63/UE
Avec Isabelle Petit-Paris, responsable de PREBIOS (Plateforme de recherche expérimentale en biologie-santé ), université de Poitiers.
Au-delà du débat récurrent sur le recours aux modèles animaux en recherche biologique et médicale qui est apparu au le XIXème siècle marqué par Claude Bernard, le contexte actuel est bien différent. Des questions continuent cependant à se poser, tant du côté du public, que des chercheurs. Un élément de réponse est la législation qui repose sur la directive européenne 2010/63/UE. Elle s’applique aux vertébrés et aux céphalopodes. Elle encadre les pratiques pour l’essentiel autour du bien-être animal.
11h30. Présentation des expositions et des ateliers proposés par l’Espace Mendès France par les animateurs du centre
12h30-14h. Buffet offert par l’Espace Mendès France (sur inscription)
14h-15h15. Comment mobiliser des ressources diverses pour animer un débat sur les territoires : exemple sur le thème Homme et Animal
Table ronde animée par Jacky Denieul, conseiller Créativité et Territoires avec Alexandre Thevenin, fauconnier, Margot Fortin, éthologue, conseil en éducation canine et médiation par l’animal, Jean-Pascal Guery, directeur scientifique et de la conservation de la vallée des singes et un soigneur animalier de la vallée des singes.
15h30-16h30. Présentation d’ouvrages
Avec Isabelle Barrouillet, librairie Gibert et Bruno Essard-Budail, Agence livre, cinéma, audiovisuel en Nouvelle-Aquitaine.
17h. Clôture
