Au centre d’un nœud autoroutier, surplombé par le passage de la LGV et d’une rocade, la Folie traite nos eaux grises. C’est depuis ce paysage précis, en périphérie de la ville de Poitiers comme de notre conscience, que le Club de Bridge propose une méthodologie pour comprendre l’urbanité depuis ses marges.
Arpenter, habiter, tisser, prendre soin : penser la Folie s’élabore dans une pratique.
« Cartographie de la Folie » est un cycle d’ateliers sensibles in situ, de recherches et de créations participatives avec des artistes, architectes, chercheur‧ses et habitant‧es. Le projet engage des manières de penser, documenter et représenter ce paysage-témoin de notre modernité, pour comprendre, critiquer et tenter d’établir des formes de vies nouvelles sur les sols reniés.
Premier atelier de Cartographie de la Folie
Chambre 1408
Samedi 21 janvier – 14h
Par Fernande Njoukou (Paris/Douala). Diplômée de l’école d’architecture de Versailles, Fernande Njonkou a travaillé pendant près de deux ans au Pavillon de l’Arsenal, centre d’exposition d’urbanisme et d’architecture de Paris. Après un passage par l’agence d’architecture LIST, elle reprend un master sociologie à l’EHESS qu’elle poursuit actuellement. Son travail s’intéresse principalement à des questions d’habiter, d’espace domestique et de travail.
Nous vivons actuellement dans une société d’extrême mobilité, qu’il s’agisse de mobilité liée au travail, au tourisme ou encore à la migration. Cette mobilité s’accompagne de lieux créés pour le repos, l’arrêt temporaire dont l’hôtel est l’un des modèles les plus communs. Situés à proximité d’un échangeur d’autoroute, les hôtels de la zone d’activité Nord de Poitiers accueillent différents types d’occupants. En proximité directe avec l’autoroute, voie de circulation, expression d’une mobilité accrue, ces hôtels ont d’abord été conçus pour des travailleurs dont l’activité les emmènent à traverser des territoires (les routiers, les commerciaux…). Or ces lieux ont évolué en terme d’usage, de fréquentation et de destination. Qui occupe donc aujourd’hui ces espaces de repos temporaires ?
La mobilité contemporaine concerne également plus largement les dynamiques migratoires. Ainsi dans ces espaces situés en périphérie des villes, conçus initialement pour un accueil temporaire, de nombreuses personnes en situation de migration sont logées de façon permanente ou au moins sur des périodes qui s’étendent de quelques mois à quelques années. Ainsi, comment habite-t-on momentanément ou de façon permanente ces espaces de vie qui sont destinés à un usage temporaire ?
Dans le cadre de cet atelier, il s’agira de mener une enquête collective sur les pratiques des usagers des hôtels. L’enquête tentera d’étudier à la fois ce qu’on trouve dans l’hôtel, dans la chambre, dans les espaces communs pour en comprendre les usages attendus et détournés. Les usagèr·es et les employé·es seront interrogé·es.
L’enquête tentera de déterminer quels sont les occupant.es de ces hôtels. S’agit-il de touristes, de travailleur·euses ou encore de résident.es permanent.es ? Comment habite t-on dans un hôtel ? Comment y passe t-on ? Comment en fait-on un « chez soi » ? Quel type d’aménagement sont le signe d’une transformation ou d’un détournement de l’usage premier de ces espaces ? Quel statut portent ces lieux en périphérie de la ville ? Ces questions font partie d’une grille plus large qu’on établira collectivement et qui guideront notre enquête dans les trois hôtels présents sur la zone d’activité Nord de Poitiers.
Cette enquête nous permettra plus largement d’interroger la question de l’habiter, du générique, du spécifique, de l’appropriation, du temporaire, du durable… Nous tenterons d’enquêter ensemble sur ces différents sujets en menant des entretiens et des observations in situ.
Samedi 21 janvier de 14h à 17h
Atelier
Au Class’ Hôtel – 2 rue Eugène Chevreul à Poitiers
Gratuit. Nombres de places limité à 10.
Restitution
Infos et inscriptions via cartographiedelafolie.fr