vendredi 17 mai 2019

Au planétarium. Tous publics. Accès libre.

Résidence de création du 13 au 17 mai.

Yann Leguay réalise un travail sur la matérialité du son et cherche à plier cette réalité sur elle-même en utilisant des moyens simples sous la forme d’objets, d’éditions, de vidéos ou lors d’installations et de performances qu’il réalise dans divers lieux et festivals internationaux. Grand explorateur des parasites électriques et des ondes électromagnétiques, Yann Leguay s’interroge sur la mémoire au sens large, la recherche sur les supports d’enregistrement, les nouvelles technologie , la recherche et le developpement (R&D), la géologie et même l’histoire (des sciences ?). Ses nouvelles recherches l’amène donc à la confluence de ces territoires d’investigation et d’hypothèse, dans un cheminement forcément transdisciplinaire.

En coproduction avec Jazz à Poitiers.

Yann Leguay , 1981 (France).
« Les notions de matérialité et dématérialisation m’ont beaucoup questionné à travers ce que j’ai pu témoigner et expérimenter (essentiellement par le son) de l’évolution technologique de ces dernières années. J’ai toujours voulu apporter un regard critique sur ce que l’on a nommé dématérialisation, et après de nombreuses recherches dans ce domaine (notamment par des lectures comme Simondon, Kittler, Benjamin, Stern…) je peux affirmer qu’il n’y a pas de dématérialisation. Il n’y a au fond qu’une délocalisation de la matière au travers de nombreuses interfaces miniaturisées, dont on perd le contrôle et l’appréhension, qui tend à vouloir nous séparer de la matière et nous place au final que comme simple utilisateur. »

Actif sur la scène expérimentale depuis 2007 avec plus de 200 concerts a son actif , il est défini comme «media saboteur» par le label Consumer Waste. Son approche très directe et sans concession des normes admises en musique l’amène à utiliser des outils non-conventionnels dans ses concerts. Une disqueuse pour découpé microphone amplifié jusqu’à la perte du signal ou encore l’utilisation de disques durs comme tourne-disques. Ses productions résultent aussi de ses déviances : disques vinyle 45T sans trou central, album composé d’enregistrements de vinyles rayés au scalpel, ou de lecteurs CD défaillants…

Avec cette même approche, il participe à des recherches chorégraphiques utilisant la scène dans son ensemble comme instrument musical (avec par exemple « Meanwhile » de Gaetan Rusquet ou « Atomic 5.1 » de Ula Sickle, Tangente à Montréal, Bo:m festival à Seoul , Plateformes Contemporaines à Kinshasa…) et réalise des compositions pour des films d’artistes (« Pelgrimage » de Zhenchen Liu, « Planet A » et « Planet Z » de Momoko Seto…).

Il est aussi à l’origine du label indépendant Phonotopy créé en 2005 qui propose une approche conceptuelle des supports d’enregistrement avec l’édition de disques pour le moins originaux. Depuis 2010 il dirige également la collection DRIFT, au sein du label Artkillart, un concept de disque vinyle avec des sillons entrecroisés qui provoque une lecture aléatoire, le premier opus avec Martin Tétreault, ErikM, Takuro Lippit et Arnaud Rivière, la seconde sortie consiste en un disque possédant une superposition de silence accompagné d’un texte de Samon Takahashi.

Très investi dans le domaine de la musique expérimentale, il ouvre avec Frédéric Bernier et Jean-François Blanquet le HS63 à Bruxelles en 2013, un lieu dédié à ce type de recherche musicale avec plus d’une centaine de concerts. Ce lieu permet la rencontre et l’échange entre des artistes sonores d’origines très diverses ».

phonotopy.org

 

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