vendredi 22 avril 2022

Tous publics. gratuit. Sur réservation.

Aposiopèse : «action de s’interrompre en parlant ou de cesser de parler, silence. […] Interruption brusque du discours traduisant une émotion ou une hésitation. »
L’être humain engendre de nombreuses détériorations à travers son existence bruyante, et celles-ci ont de très fortes conséquences ; la perte de la biodiversité est si importante qu’il suffit de tendre l’oreille pour s’en apercevoir. Le récent confinement de la population et son immobilité imposée nous l’a bien montré, nous pouvions entendre à nouveau des oiseaux, quelle chance, et malheureusement, quel bref interstice dans le brouillard phonique de nos vies. L’humain s’étend à mesure que la nature se contracte.

Avec Tom Malmendier, batterie et objets ; Emilie Škrijelj, accordéon, samples et synthétiseur ; Armand Lesecq, traitements et spatialisation et Stéphane Clor, violoncelle et samples.


Résidence de création « arts, sciences et société » du 19 au 22 avril 2022 au planétarium / création musicale, bioacoustique, environnement. Sortie de résidence vendredi 22 avril à 18h30 auplanétarium / entrée libre sur réservation ICI

Cette résidence sera complétée par une résidence du 3 au 7 octobre et une diffusion finale du projet le vendredi 7 octobre, toujours au planétarium.

En partenariat avec À Vau-l’eau, résidence artistique à Arçais (marais poitevin) et en coproduction avec Jazz à Poitiers

avec Tom Malmendier : batterie, objets / Emilie Škrijelj : accordéon, samples, synthétiseur / Armand Lesecq : traitements, spatialisation / Stéphane Clor : violoncelle, samples

Aposiopèse : action de s’interrompre en parlant ou de cesser de parler, silence interruption brusque du discours, traduisant une émotion ou une hésitation.

Ce projet est à la croisée de la création musicale avec le Groupe Nuit, l’approche scientifique, en l’occurrence, la bio acoustique et l’observation de notre environnement proche. Il vise à nous immerger dans un paysage sonore
qui porte nos marques, celles de l’activité humaine. Et nous permet de constater avec un minimum d’attention sur les conséquences sur la biodiversité : les nuisances sonores altèrent le fonctionnement des écosystèmes pouvant aller jusqu’à tuer des animaux, ou empêcher leur reproduction. Un exemple des plus explicites est le changement de registre de certains oiseaux, poussant leurs chants dans des fréquences plus aiguës pour rester perceptibles, quand ceux-ci n’essayent pas tout simplement de s’égosiller pour se faire entendre.

« Tout au long du xxe siècle, des hommes ont parcouru le monde afin de capter des curiosités sonores pour des raisons scientifiques, patrimoniales et esthétiques. Ce sont des audio-naturalistes, des collecteurs de musique traditionnelle, mais aussi des compositeurs avides de découvrir un nouveau matériau musical. Les microphones sont leurs outils, voire leurs instruments, l’écoute est leur méthode d’approche. En sortant du studio, ils prennent le risque de se confronter à l’imprévisible, à l’incontrôlable, au fragile parfois. Ils se nomment Alan Lomax, Chris Watson ou encore Luc Ferrari. »(Alexandre Galand// »Field Recording L’usage sonore du monde en 100 albums »)

Le travail de Nuits s’inscrit dans cette démarche qui place l’écoute patiente et attentive en bonne place dans le processus de création.

Ce cheminement rend également possible des connivences avec des territoires (Marais poitevin), et des structures culturelles à tailles humaines (Jazz à Poitiers, Lieu multiple, À Vau-l’eau). C’est donc l’occasion de jouer sur ces inévitables mouvements, mutations, transformations qui vont caractériser notre avenir pris dans un processus d’accélération des détériorations résultats de notre inconscience, aveuglement et surdité de ces dernières décennies.

Aposiopèse nous amène à reconsidérer notre écoute au monde et ainsi entendre la magnifique « cacophonie » pleine de sens et de messages à notre adresse.

BIOGRAPHIES des musiciens du groupe Nuits

Stéphane Clor – contrebasse, violoncelle & samples
Stéphane Clor possède une double formation de musicien et de plasticien ce qui l’amène à explorer différents champs du paysage contemporain de la création sonore. Si l’expérimentation et l’improvisation constituent sa matière première, il s’intéresse aussi à des formes hybrides de structurations et de compositions, considérant des problématiques liées à la mémoire, à la perception des espaces, et plus généralement à la distorsion des sensibilités à l’ère post-numérique. Il
pratique le violoncelle ainsi que la contrebasse dans des configurations allant du solo au grand ensemble, tout en développant en parallèle une recherche autour de l’installation, de la manipulation d’objets ou encore de la programmation de
systèmes sous pure data. Il est impliqué dans plusieurs collectifs basés dans l’est de la France et à récemment fondé le Dreieck Interférences, une coopérative de pensées sonores qui défend la création musicale d’aujourd’hui.
http://stephaneclor.net/

Emilie Škrijelj – accordéon & samples
Emilie Škrijelj explore l’accordéon dans ses moindres plis et en use, à la fois, comme un instrument à percussion et un générateur de matières électroacoustiques. Inspirée par ses recherches autour de la platine, des synthétiseurs modulaires et
du field recording, elle amène l’accordéon sur le territoire abstrait de l’électronique par la manipulation du soufflet, le frottage de ses contours et l’exploration de ses extrémités. Elle joue actuellement dans le projet KRČI (avec Loris Binot et Lê Quan Ninh), NUITS (avec Stéphane Clor, Armand Lesecq et Tom Malmendier), Les Marquises (avec Tom Malmendier), { Presque île } (avec Tom Malmendier) et participe à la résidence 2020-2021 à Périgueux “ça déménage” de la Cie Ouïe/Dire avec Jean-Léon Pallandre, Marc Pichelin, Christian Pruvost et Isabelle Duthoit.
https://www.emilieskrijelj.com/

Tom Malmendier – batterie
Né en 1984, Tom Malmendier est autodidacte et c’est de cette manière que l’improvisation s’est imposée naturellement comme le point central de toutes ses recherches. Son parcours l’a amené à particier à de nombreux workshop particulièrement auprès de Chris Corsano, Sophie Agnel, Mats Gustaffson, Okkyung Lee et Edward Perraud. Il revendique un intérêt appuyé pour les projets interdisciplinaires et c’est pourquoi il multiplie les rencontres avec comédiens, danseurs, plasticiens, slameurs et ou encore jongleurs. Il se produit activement sur les scènes d’Europe, et a participé à des festivals de renommée internationale
tels que le Festival Météo (Mulhouse), Suoni Per il Popolo (Montréal), Jazz à Liège (Liège), Summer Bummer (Anvers), Creative Fest (Lisbonne), Dunk! Festival (Alost). Actuellement, il joue avec NUITS (Stéphane Clor, Armand Lesecq et Emilie
Škrijelj), Les Marquises (avec Emilie Škrijelj), Escargot (avec Camille Emaille, Louis Frères et Xavière Fertin), le Lisbon Quartet (avec Luis Vicente, Rodrigo Pinheiro et Hernani Faustinho), le quartet Eraslan/Frith/Weil/Malmendier, Manolito (avec
Thomas Zielinski et Olivia Scemama), Masked Pickle (avec Olivia Scemama et Clara Weil) et la compagnie de danse Nyash.
https://www.tomalmendier.com/

Armand Lesecq – traitements et spatialisation
Armand Lesecq est artiste sonore, compositeur et monteur/mixeur son pour le cinéma. Il a notamment suivi un cursus technique en audio puis de composition électroacoustique au conservatoire de Pantin. Il aime adopter différentes postures
d’écoute et envisage ses expériences de la musique et du son comme poreuses et connectées les unes aux autres. Ainsi, la collaboration avec des vidéastes, la conception d’installations audiovisuelles et le sound-design pour le cinéma sont
autant de terrains de jeux qu’il aime explorer. Il compose des musiques acousmatiques, travaillant le sonore en couches
de paysages à l’aide de matériaux abstraits. Il opère au sein d’Hourvari, un duo d’improvisation pour contrebasse et électronique temps réel avec le musicien jazz Nicolas Zentz. Avec son projet Remous, il présente un live audiovisuel improvisé
utilisant un dispositif de miroir d’eau mis en vibration et en lumière. Il travaille également autour des questions de spatialisation sonore et participe au sein du collectif parisien Sport National à l’organisation du festival Les Sonifères, séances d’écoutes actives en multiphonie. Son travail de composition a notamment pu être apprécié lors des concerts & festivals MUSLAB (Mexico), NWEAMO (Tokyo), Générateur (Gentilly), Cité de la mode & du design (Paris), Festival des Arts Sonores de Bastia… Il a notamment été récompensé d’un prix SACEM pour son travail de fin d’étude musical sur la thématique de l’espace sonore en musique électroacoustique. Ses travaux en collaboration ont notamment été diffusés à la Maréchalerie (Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Versaille), domaine de Kerguehennec (Morbihan), FID Marseille, Festival de Cannes, galerie Fernand Léger (Ivry s/ seine), la Maison des métallo (Paris), festival LUFF (Lausanne Underground Film & Music Festival), MUFF (Marseille Underground Film & Music Festival)…
https://armandlesecq.com

A Vau L’eau
Zone de création sonore dédiée au patrimoine culturel immatériel du Marais Poitevin (Nouvelle Aquitaine).
À vau-l’eau prend sa source dans une habitation proche d’Arçais (Deux-Sèvres), en plein coeur du Marais mouillé. On y retrouve plusieurs espaces extérieurs et dépendances qui permettront de partir à sa découverte : potagers en permaculture, atelier, serre, terrasse, embarcadère, studio d’été et jardin d’agrément. La maison en elle-même est habitée par les créateurs du lieu, et peut accueillir jusqu’à deux personnes dans une chambre dédiée, d’où les idées peuvent également émerger.
Afin d’héberger de plus grands groupes ou compagnies, le lieu a tissé des liens avec les villageois et d’autres initiatives culturelles locales. À vau-l’eau, on vient s’inspirer et prendre soin de sa créativité au sein d’un territoire naturel façonné par l’Homme depuis le XVe siècle. Deuxième zone humide de France après la Camargue, le Marais Poitevin est un refuge pour de nombreuses espèces animales et végétales. Il possède également un attrait touristique important, depuis que l’élevage, l’agriculture et le maraîchage ont laissé place au tourisme moderne et ses fameuses promenades en barque.
Soucieux de mettre différemment sous le feu des projecteurs le patrimoine culturel immatériel de cette région, l’équipe d’À vau-l’eau invite des artistes sonores à documenter l’environnement naturel et à prendre part, le temps d’un séjour, à la vie locale ; afin de vêtir le “Marais Poitevin” d’un costume créatif au centre de préoccupations contemporaines. Ainsi, l’association permet des rencontres entre artistes, artisans, activistes et habitants locaux afin qu’ils collaborent avec les artistes non-autochtones.À vau-l’eau sur Instagram
www.instagram.com/avauleauzone
KRROU La carte sonore du marais Poitevin créée par À vau-l’eau
http://u.osmfr.org/m/613300/
www.instagram.com/krroumap

L’association A Vau L’eau a été initiée par Manon Welfringer et Arnaud Guerry, deux artistes protéiformes et créateurs d’expériences artistiques. Les années passées, ils ont déjà été à l’originie de l’association Sport National (concerts, festival, soirées depuis 2015), orientée vers les musiques expérimentales ainsi que du festival Les Sonifères autour du son spatialisé, des musiques “ambients” et électroacoustiques (depuis 2017, cinq éditions). Ils sont à l’initiative de Quai de Bourbon (2019-2020) dont ils ont assuré la programmation, la communication et la production pendant deux ans. Ils ont aussi organisé différentes séries de concerts notamment Pain Maudit (musique psychédélique à tendance rock) ou encore Chaleur Tournante (punk, no wave) dans différents lieux de la région parisienne. Finalement, ils créent leur propre musique au sein du duo Dress Rehearsals, ou ils s’emploient à mêler techno, musiques expérimentales, post-punk et électroacoustiques au travers de déroutants collages sonores.

jazz à Poitiers : http://jazzapoitiers.org/jazz-a-poitiers

PRODUCTION
Dreieck Interférences, coopérative de pensées sonores
Dreieck Interférences est une association qui soutient des initiatives artistiques en rassemblant des artistes-musicien.nes partageant un goût prononcé pour la création et l’expérimentation, sans se limiter à des esthétiques particulières. Implanté autour de la scène alsacienne, Dreieck Interférences s’implique au sein d’un réseau bien plus large dans le but de générer de nouvelles rencontres et de nouvelles idées.
http://www.dreieck-interferences.net/

SOUTIEN
Météo Mulhouse Music Festival
Depuis sa création le groupe ainsi que ses musiciens sont conseillés et soutenus par le festival Météo de Mulhouse. Ainsi Stéphane Clor bénéficie d’un accompagnement du festival depuis 2 ans autour de différents projets. Tom Malmendier et Emilie Škrijelj ont été accueillis en résidence durant l’été 2020 pour leur projet {presque île} ainsi qu’en 2021 pour une nouvelle création avec le rappeur Mike Ladd.
https://www.festival-meteo.fr/

Dossier Aposiopèse : 2022_aposiopese_nuits

En partenariat avec À Vau-l’eau, résidence artistique à Arçais (Marais poitevin) et en coproduction avec Jazz à Poitiers.

Crédit photo : Groupe Nuits

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