Conférence de Romain Routier, docteur en droit public, chercheur, travaillant sur le cadre juridique en matière de trouble du spectre de l’autisme sous l’angle de l’inclusion.
L’ambiguïté qui réside dans l’appréhension scientifique de l’autisme ressurgit sans surprise sur le droit, qui n’est finalement qu’un miroir de la réalité complexe des choses. Le conflit opposant les tenants d’une approche psychanalytique et ceux d’une approche cognitivo-comportementale impose au droit de jouer l’arbitre. À ce titre, le droit prend nécessairement position par les choix opérés et semble désormais opter pour une conception biologique de l’autisme, conformément aux recommandations de la Haute autorité de santé (HAS).
Le caractère multifactoriel de l’autisme nécessite une prise en charge interdisciplinaire, et donc la mise en œuvre d’un véritable droit au parcours, encore parcellaire aujourd’hui. Plus largement, les personnes autistes éprouvent des difficultés importantes pour exercer certains de leurs droits les plus élémentaires et la situation actuelle en France n’est toujours pas satisfaisante, malgré les efforts engagés en matière d’inclusion. Le droit offre alors un moyen juridique visant à garantir l’effectivité des droits reconnus aux personnes autistes en sollicitant l’intervention du juge. Il demeure que seuls les recours en responsabilité contre l’État semblent pour l’heure prospérer…
Dans le cadre du cycle de conférences « L’humain recomposé » en partenariat avec l’université de Poitiers. Sous la direction de Lydie Bodiou, maîtresse de conférences en histoire de la Grèce antique, laboratoire Herma, et Thierry Hauet, professeur, praticien hospitalier, directeur de l’Irtomit, Inserm, CHU, université de Poitiers.