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Comment la fiction pense-t-elle?

jeudi 2 février 2012

Conférence de Frédérique Ait-Touati, maître de conférences, université d’Oxford.

Enregistrement audio

Présentation ppt de 8,9Mo
Si l’on accepte volontiers que la fiction transporte, dépayse, surprenne, invente ou rêve, il semble moins évident qu’elle pense, au sens où elle serait capable de produire un savoir sur le monde. Or cette division des rôles entre connaissance et fiction n’a rien d’évident. Pour dépasser cette division, cette conférence proposera un détour par le XVIIe siècle, époque pendant laquelle fiction et savoir scientifique font bon ménage. En prenant l’exemple de textes de science qui sont aussi des textes de fiction, on verra selon quelles conditions la fiction peut se faire l’alliée de la science. Contradiction ? Seulement si l’on suppose que la fiction est contagieuse, et que la présence d’éléments fictionnels dans les textes scientifiques induit une fictionnalité généralisée. Plutôt que de vouloir enfermer la fiction en quarantaine lorsqu’elle s’approche du discours de vérité que serait la science, il faut donc l’observer, voir où et comment elle agit.
Accès paradoxal à la vérité dans le cas des expériences de pensée, suspension volontaire de l’incrédulité dans le cas des hypothèses, instrument d’abstraction dans le cas des modèles – on retrouve là les principales définitions proposées par les théories contemporaines de la fiction. La fiction comme feinte ou feintise, jeu de faire-semblant (make believe) dont personne n’est dupe, apparaît dès lors plutôt comme un mécanisme de pensée, une opération mentale par laquelle on s’abstrait provisoirement, et volontairement, de ce qui nous entoure pour en explorer d’autres potentialités.
En partenariat avec le master « Littératures et politique » et le master « Lettres et arts » de l’UFR lettres et langues de l’université de Poitiers ainsi que le laboratoire Forell, Formes et représentations en linguistique et littérature, E.A 3816, Maison des sciences de l’homme et de la société, université de Poitiers, sous la responsabilité scientifique de Michel Briand, directeur du Laboratoire Forell.

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