Entre 1939 et 1945, les autorités françaises ont ouvert et fait fonctionner dans la Vienne plusieurs camps d’internement administratifs pour civils : camp de la route de Limoges, camp de Rouillé, camp de la Chauvinerie… À des périodes différentes, pour des durées différentes, selon des logiques différentes, et avec des destins différents, plus de 11 000 personnes sont ainsi passées dans ces camps : réfugiés espagnols, Tsiganes, Juifs, internés politiques, détenus de droit commun, etc. À la Libération, Miliciens, collaborateurs, suspects en tout genre, civils allemands rattrapés par l’avancée des Alliés, connaissent à leur tour l’internement.
Sauf exception, cet internement ne résulte pas d’une procédure judiciaire et les institutions administratives – du ministre au préfet et à leurs services – en assurent la responsabilité mais il obéit à des logiques différentes, conjoncturelles ou longuement réfléchies, qui traduisent des ruptures politiques évidentes : logique de contrôle social sous la IIIe République finissante, logique d’exclusion systématique qui fonde le régime de Vichy dès sa création puis utilisation de l’internement comme une étape préalable vers la déportation et l’extermination. L’utilisation des camps à la Libération obéit en partie à une autre logique liée à l’épuration.
De nombreuses informations accompagnent l’exposition sur le site internet des Archives de la Vienne.