Conférence de Fabien Chareix, maître de conférences d’histoire des sciences, université Paris IV, Sorbonne.
L’année 1612 marque, dans la défense et l’illustration du copernicianisme par Galilée, une étape importante. Né dans le contexte d’une polémique avec Marcus Welser, l’opuscule Istoria e dimostrazioni intormo alle machie solari (1613), engage avant le Dialogue sur les deux plus grands systèmes du monde, une véritable réflexion sur la nature des arguments que l’on peut produire afin de démontrer par des raisons (discorsi) ce qui ne peut s’observer et se prouver par une observation directe (senso) : la mobilité terrestre. L’observation des taches solaires révèle en effet, contre toute attente, que le soleil lui-même se meut peut-être. Le démontrer, c’est rendre possible, plausible ou pensable l’hypothèse copernicienne elle-même.