Conférence de Jacques Tassin, écologue, chercheur au Cirad, département environnement et sociétés, unité Forêts et sociétés.
Les apports récents de la biologie végétale et de la philosophie ont levé une partie du voile sur l’essence même de l’arbre et sa manière d’être au monde. Certes, notre anthropocentrisme résiste, et de tels apports sont parfois détournés pour nous représenter l’arbre à notre image plutôt que comme une forme d’altérité vivante. Il n’empêche que la révélation de l’arbre, si longuement attendue, paraît bien en cours. En outre, tout regard fonctionnant à double sens, l’arbre semble aussi, en retour, nous questionner désormais sur notre propre mode d’existence. Le prendre alors pour modèle serait certainement bien hasardeux. Mais s’inspirer de la manière dont il se saisit lui-même du monde, dont il interagit avec notre propre devenir, en une période d’incertitude où nous ne savons plus à quelle branche nous raccrocher, pourrait s’avérer fructueux. C’est bien un véritable dialogue avec l’arbre qui semble aujourd’hui s’instaurer.