Exposition photo sur le processus et la pratique par Justin Partyka
Depuis 2015, je photographie en Nouvelle-Aquitaine. C’est devenu un projet majeur qui n’a pour l’instant aucune fin en vue. Mon idée – peut-être folle – est de photographier toute la région Nouvelle-Aquitaine, et ma méthode pour y parvenir est de parcourir le réseau ferroviaire du TER. Là où le train s’arrête et où je peux me rendre à pied, c’est là que je peux photographier !
Il n’est peut-être pas facile de décrire ces photographies par sujet ou par genre car, à première vue, elles peuvent sembler si banales qu’on les ignore volontiers. Mais si vous passez du temps avec ces photographies, vous les verrez peut-être se révéler d’elles-mêmes. Ces photographies traitent de l’acte de remarquer. Une observation qui combien mon œil d’étranger vivant en France et mon œil d’artiste qui a évolué au cours de mes vingt-cinq années et plus de photographie.
Les photographies montrent les détails quotidiens du monde qui nous entoure – les choses que nous ignorons si souvent et que nous considérons comme acquises. Je considère que mon travail consiste à regarder ce genre de choses attentivement et plus longtemps que la plupart des gens. Ce faisant, je commence à percevoir les rythmes poétiques des couleurs et des textures, la relation entre les objets et l’espace, ainsi que les juxtapositions qui se produisent également, et ce sont ces choses qui m’inspirent à appuyer sur le bouton et à prendre une photo.
Je considère la SLOW PHOTOGRAPHY comme une philosophie et une façon de travailler en tant que photographe. L’inspiration m’est venue un jour en pensant au mouvement Slow Food et à sa croyance en la création d’une nourriture de qualité par un engagement en faveur de recettes et de méthodes locales et traditionnelles, d’ingrédients de qualité, et en prenant le temps à la fois de préparer les repas et de les apprécier.
La SLOW PHOTOGRAPHY est : la photographie argentique utilisant la pellicule. Elle rejette la création d’images instantanées de la photographie numérique, qui pourrait être considérée comme l’équivalent visuel de la « fast-food » industrielle.
La SLOW PHOTOGRAPHY embrasse le local. Elle rejette le cliché du photographe qui parcourt le monde en avion et prend des photos dans de nombreux pays différents.
Embrasser le local signifie ralentir et apprendre à connaître son territoire régional d’une manière proche et significative. Depuis plus de vingt ans, l’essentiel de mon travail consiste à photographier la région où je vis pendant une longue période : ce fut d’abord l’East Anglia au Royaume-Uni et, depuis 2015, la Nouvelle-Aquitaine.
La SLOW PHOTOGRAPHY ne dépend pas de la technologie numérique et de l’internet pour la recherche et la navigation sur le territoire local. Elle repose sur l’utilisation de cartes en papier et de livres imprimés. La pratique artistique de la SLOW PHOTOGRAPHY dépend du transport durable : l’utilisation du TER et la marche à pied sont les fondements de mon projet à long terme en Nouvelle-Aquitaine.