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Exposition Véronique Béland « En moyenne, il était souvent trop tard »

jusqu'au samedi 12 mai 2018

À l’occasion d’une résidence dans un lycée et dans une maison de quartier de la ville de Poitiers, l’artiste Véronique Béland expose dans la chapelle des Augustins de l’Atelier Canopé quelques pièces de sa création et d’une artiste invitée. Des textes aléatoires générés par les fluctuations d’ondes radio provenant du cosmos, des égarements cartographiques dont vous êtes le héros… Présentation d’un corpus d’œuvres de l’artiste interrogeant la frontière entre littérature et arts
médiatiques.

À voir absolument du 23 avril au 12 mai !
Vernissage le mardi 24 avril à 18h30.

Œuvres exposées : Major Tom, Installation « Malgré les collines », « Terra incognita » (Pauline Delwaulle)

Entrée libre. Lundi et samedi : 14h – 18h – Du mardi au vendredi : 10h – 12h30 et 14h – 18h
Contact et information : 05 49 60 67 64 contact.atelier86@reseau-canope.fr

Action réalisée dans le cadre du programme de résidences d’artistes financé par la Région Nouvelle-Aquitaine, en partenariat avec le Lycée Camille Guérin, la Résidence Agapanthe et la Maison de la Gibauderie. L’artiste remercie également Le Fresnoy – Studio national d’arts contemporains, la Ville de Tourcoing, Bipolar, sun/sun éditions, Rurart, le fonds de dotation agnès b., Ososphère, Canopé, l’Espace Mendès France, le Lieu Multiple, les Usines Nouvelles et En attendant les cerises production pour le soutien aux œuvres présentées.

Véronique Béland

Née au Québec (Canada), Véronique Béland vit actuellement à Lille (France), où elle a été diplômée du Studio national des arts contemporains le Fresnoy (Promotion Michael Snow, 2010-2012). Elle est aussi titulaire d’une maîtrise en arts visuels et médiatiques de l’Université du Québec à Montréal.
Artiste multidisciplinaire travaillant principalement dans les domaines de l’art numérique et de la littérature, elle s’intéresse plus particulièrement à la matérialisation des formes textuelles dans l’œuvre visuelle ou sonore.
Depuis 2005, son travail a été présenté lors d’expositions individuelles et collectives au Canada, aux Etats-Unis et en Europe (France, Belgique, Allemagne, Lituanie, Espagne, Portugal). Au cours des dernières années, elle a été récipiendaire de nombreuses bourses d’excellence (FQRSC, CRSH, FARE, CALQ, Prix Albert Dumouchel, Prix d’excellence Jacques de Tonnancour, Bourse d’excellence des Ateliers Roland Proulx, etc.) ainsi que de diverses subventions de recherche (CALQ, DICRéAM, Pictanovo, etc.). En 2012, son installation multimédia This is Major Tom to Ground Control s’est aussi vu octroyer une bourse de production par la ville de Tourcoing, en plus de remporter le Prix des Amis du Fresnoy. En 2014, elle a publié avec Catherine Tremblay le livre photographique Elles [collectionnent] des mondes aux éditions du Renard et en 2016, Le vide de la distance n’est nulle part ailleurs aux éditions sun|sun.
Elle est représentée par Bipolar, label de production et de diffusion en arts numériques implanté à Montpellier (France).

Démarche artistique

Depuis le tout début de ma pratique artistique, j’ai travaillé en silence, en rédigeant des mots sur des bouts de papier : des mots appartenant à ma mémoire, qui ne racontaient rien d’exceptionnel. J’ai écrit et accumulé ces fragments de souvenirs au quotidien, les conservant pêle-mêle sur mon bureau, dans mes tiroirs, sur ma table de cuisine ou de chevet, c’est selon. Je les ai collectionnés et classés, je les ai tournés et retournés jusqu’à ce qu’ils puissent enfin parler d’eux-mêmes, parler ensemble. Les textes ainsi produits me suggéraient ensuite des images, des modes de présentation – et parfois rien du tout.

Le travail avec ces couches successives de mémoire, l’effort pour construire des images claires à partir d’impressions confuses, les liens établis entre des idées disparates et la perte induite par l’oubli : toutes ces notions m’ont ensuite amenée à chercher, dans le monde extérieur, des phénomènes rappelant ces processus internes, à la fois invisibles et silencieux.

C’est donc par la mémoire que je suis arrivée au silence, ma recherche artistique s’étant graduellement précisée vers un désir de pointer des processus a priori invisibles ou inaudibles, comme un besoin d’ausculter différents types de silences ou de vides pour en relever le contenu. Par diverses astuces de traduction ou de transcodage, mais toujours en entretenant un lien étroit avec la question de l’archivage, les mots et la voix sont devenus pour moi un point de contact entre le visible et l’invisible, entre l’audible et l’inaudible. Cette recherche soulève implicitement le sujet du flux, qui apparaît au premier abord comme un processus continu et autonome. Ma démarche consiste donc, en quelque sorte, à détourner quelques uns de ceux-ci pour en faire le récit à travers le langage, d’où en jaillit une certaine forme de narration.

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