Festival – conférences, projections, débats – organisé par Raisons d’Agir, L’Associo, Les yeux d’Izo et La Famille Digitale soutenu par l’Université de Poitiers et la Ville de Poitiers en partenariat avec les Amis de Politis, le cinéma Le Dietrich et l’Espace Mendès France.
Le programme définitif au format PDF (338Ko)
PROGRAMME
Mardi 1er avril
12h / Séance d’ouverture Faculté Sciences humaines, site Malraux
- pot d’ouverture
- théâtre de rue
- projection de « Sochaux 11 Juin 68 » du Groupe Medvedkine de Sochaux,1970, France, 20’
11 juin 68. Après 22 jours de grève, la police investit les usines Peugeot à Sochaux : deux morts, cent cinquante blessés. Des témoins racontent. Premier film du groupe Medvedkine de Sochaux sur la puissance de « l’appareil » en place, l’oppression des ouvriers et ses combats, à travers une forme latente, le travail, et une forme déclarée, la grève et sa répression.
Cinéma Le Dietrich
- 18h30 / Projection de « CINE-TRACTS », réalisation collective, production : SLON, ISKRA, 1968, France, 20’
Une sélection de films de deux ou trois minutes, faits tantôt par des amateurs, tantôt par des cinéastes chevronnés, qui furent utilisés pour l’agit-prop en mai 1968. - 19h / Buffet buvette
- 20h / Projection-débat: « Reprise » de Hervé Le Roux,1996, France, 192’
Au début, c’est un petit bout de film. Le 10 Juin 1968. Les usines Wonder, à Saint Ouen. C’est l’heure de la reprise du travail. On y voit des ouvrières qui reprennent le travail après trois semaines de grève. Et cette femme qui reste là et qui crie. Elle dit qu’elle ne rentrera pas, qu’elle n’y foutra plus les pieds dans cette tôle… Patiemment, Le Roux a recherché tous les « acteurs » de ce petit film, les militants, les étudiants, les ouvriers… Images d’hier et visages d’aujourd’hui. Comme un aller-retour passé-présent.
Mercredi 2 avril Espace Mendès France
- 15h / Table-ronde jeunes chercheurs : « Le mai des intellectuels et des étudiants » avec Jules Aymé, Chloé Godin et Eric Tricart
Trois jeunes chercheurs exposeront le regard qu’ils portent aujourd’hui sur les évènements de mai et ce du point de vue de leur discipline respective. Jules Aymé, étudiant en histoire, traitera de l’effet de 68 sur la transformation des pratiques manifestantes chez les étudiants. Chloé Godin, ancienne étudiante en histoire, décrira la coloration particulière que les évènements prirent localement, à Poitiers et dans ses environs. Eric Tricart, étudiant en philosophie, s’interrogera quant à lui sur la question de la « fin de l’histoire », thèse très présente dans les débats intellectuels de cette époque, face à l’effervescence et à l’inattendu des mobilisations de mai.
- 18h30 / Projection au Planétarium : « Osez lutter, osez vaincre » de Jean-Pierre Thorn, 1968, France, 95’
Un film militant, influencé par l’idéologie maoïste, qui retrace le déroulement de la grève aux usines Renault de Flins (78), du 15 mai au 18 juin 1968. Cette chronique de l’occupation des lieux, des assemblées et des discussions, jusqu’à la reprise, entrecoupée de slogans politiques et de virulentes attaques contre la CGT et le patronat, fait de « Osez lutter, osez vaincre » un des films phares de Mai 68, et représentatif d’un cinéma militant d’alors. - 20h / Buffet buvette
- 21h / Conférence-débat : « Mai-juin 1968 : le temps de comprendre » avec Bernard Pudal, professeur de science politique à l’Université de Paris 10 Nanterre.
Les étudiants de 68 concentraient les contradictions symboliques des années 60 marquées par la crise générale des rapports de domination scolaire. Mais si on a beaucoup écrit sur les mouvements étudiants, il y a eu comme un effacement du Mai ouvrier. Ce fut pourtant une histoire métissée riche de rencontres entre métiers, entre branches et entre usines, entre les mondes étudiants et les mondes paysans, toute une histoire encore largement méconnue.
10h et 14h30 / Cinéma Le Dietrich
- Projections et débats : « Family Life » de Ken Loach, 1971, Royaume-Uni, 108’
Janice, une jeune fille de dix-neuf ans vit avec ses parents dans un pavillon de la banlieue londonienne. Ecartelée entre un père absent et une mère dominatrice, elle se réfugie peu à peu dans un mutisme qui la conduit à être internée. En refusant de se plier aux codes d’une société conservatrice, Janice ne sera plus traitée que comme un cas psychiatrique. A travers cette oeuvre bouleversante, Ken Loach signe ici un pamphlet contre la morale conservatrice et un des films les plus importants du mouvement antipsychiatrique.
Espace Mendès France
- 18h30 / Conférence-débat: « La contestation de l’ordre psychiatrique » avec Pascal Boissel, psychiatre d’orientation psychanalytique.
Il y eut dans les années 68 une critique radicale de l’enfermement psychiatrique, du partage entre les « fous » et les « normaux ». « En quoi l’aliénation mentale se redouble-t-elle d’une aliénation sociale? »: tel fut un des débats contradictoires de ces années-là. Antipsychiatrie, psychothérapie institutionnelle et psychanalyse lacanienne venaient bouleverser l’ordre psychiatrique.
- 20h / Buffet buvette
- 21h / Table-ronde : « Les mobilisations ouvrières dans le Châtelleraudais en Mai 68 : la part des syndicalistes » avec Alain Bourguignon syndicaliste à Merceron, Annick Lecomte militante de la CGT à l’entreprise Jaeger, Jean Claude Clément ancien ouvrier à Mescle, et David Hamelin.
Réputé calme, le département de la Vienne connaît pour autant à partir de mai 68 une augmentation significative de la conflictualité sociale ainsi qu’un renouvellement des pratiques et des aspirations. A travers l’exemple du Châtelleraudais et le témoignage d’acteurs syndicaux, nous tenterons de faire revivre ce Mai 68 vécu de l’intérieur des entreprises.
23h- Chapelle des Gaillards
- Pot de clôture