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Histoire de la virilité

mardi 22 janvier 2013

Conférence de Georges Vigarello, directeur de recherche à l’École des hautes études en sciences sociales et co-directeur du centre Edgar Morin.

Enregistrement :

Une tradition immémoriale lie le mot virilité à une valeur : la virilité serait vertu, accomplissement. La virilitas romaine, dont le mot est issu, demeure un modèle, avec ses qualités clairement déclinées : sexuelles, celles du mari « actif », puissamment constitué, procréateur ; physiques aussi, où domine la force, la résistance, la robustesse ; morales enfin, où domine la puissance, l’ascendance faite d’un courage mêlant mesure et détermination. Aucune surprise dans ce cas à ce que cette valeur change avec les temporalités de notre culture. La société marchande ne saurait avoir le même idéal viril que la société militaire. Le courtisan ne saurait avoir le même idéal viril que le chevalier.
Mais l’excellence suppose aussi un accomplissement, une « grandeur » : un sens de l’épreuve et de l’achèvement. Tradition exigeante, tradition sévère même, où la perfection serait toujours menacée de quelque insuffisance, où l’achèvement ne pourrait se réaliser sans obstacle, sans « raté ». L’histoire de la virilité serait alors autant celle de ses transformations que celle de ses crises. Et peut-être faut-il survoler, sinon repérer, ce qu’il en est des crises anciennes pour mieux comprendre ce qu’il en est d’une « crise » plus actuelle.

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