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La diplomatie mondiale au secours de l’urgence climatique

lundi 10 octobre 2016

Conférence donnée par Laurent Fabius, ministre des affaires étrangères et du développement international, président de la COP21.

Dans le cadre des grandes conférences de Poitiers proposées par la Ville de Poitiers.

La diplomatie mondiale au secours de l’urgence climatique from emfccsti on Vimeo.

 

Après le succès des précédentes éditions en présence d’Axel Kahn, de René Frydman, de Robert Badinter,  de Matthias Fekl, la Ville de Poitiers, en partenariat avec l’Espace Mendès-France, renoue avec les « Grandes conférences » et reçoit Laurent Fabius, Président du Conseil Constitutionnel, le qui portera un débat dédié à « La diplomatie mondiale au secours de l’urgence climatique », lundi 10 octobre 2016 à 19h, au Théâtre Auditorium de Poitiers (TAP). Il répond aux questions de poitiers.fr :

  • A bientôt un an de la COP 21, qui s’est achevée avec un accord qualifié d’historique, quel bilan dressez-vous de l’événement ?

« Le bilan de la Conférence mondiale de Paris sur le climat très positif : après de nombreuses conférences climatiques infructueuses ces dernières années, après des mois d’efforts diplomatiques intenses, nous sommes parvenus à conclure le premier pacte universel climatique universel de l’histoire. A Paris, en décembre 2015, le monde a décidé d’entrer dans une société moins carbonée, et même à terme décarbonée. Les conséquences de ce changement seront majeures pour nous, pour nos enfants et petits-enfants, en termes non seulement de climat proprement dit mais de sécurité alimentaire, de développement, de croissance, de sécurité et de paix. Pour autant, l’adoption de l’accord du 12 décembre 2015 n’a pas marqué un point final. Le travail de suivi et de mise en œuvre demeure important. Les défis de l’après-Paris sont nombreux. Et l’urgence climatique s’accélère. »

  • Quelles sont les prochaines échéances diplomatiques en la matière ?

« Une échéance importante sera la prochaine conférence mondiale sur le climat, la COP 22, qui se tient à Marrakech du 7 au 18 novembre 2016. A Paris, des principes ont été posés et des objectifs définis : il s’agit de les traduire tous en actes. Marrakech doit permettre des avancées concrètes. D’ici là, il faut souhaiter que le processus de ratification de l’accord de Paris progresse. Celui-ci entrera en vigueur lorsque 55 pays représentant 55 % des émissions de gaz à effet de serre l’auront ratifié. La Chine et les Etats-Unis, suivis par le Brésil, ont déjà franchi le pas. D’autres vont le faire. L’Europe doit maintenant rejoindre ce mouvement – et vite, car sa crédibilité dans la lutte contre le dérèglement climatique en dépend. »

  • Vous appelez à la création d’un pacte universel pour l’environnement. Quels en sont les enjeux ?

« L’objectif est d’avancer dans la consécration et l’efficacité du droit de l’environnement au plan international. En matière de droits fondamentaux, il existe aujourd’hui deux Pactes internationaux, adoptés par les Nations Unies en 1966 : l’un concerne les droits civils et politiques, l’autre les droits économiques, sociaux et culturels. Les droits et devoirs liés à la protection de l’environnement constituent désormais une « 3ème génération » de droits fondamentaux. Le moment est venu de préparer un 3ème Pacte, qui puisse consacrer concrètement le droit à un environnement sain, le principe de prévention, le devoir de réparation, le principe d’information et de participation du public, ou encore à l’accès à la justice environnementale. Cela demandera un certain temps, mais je suis convaincu que ce Pacte universel pour l’environnement constituerait, après l’accord de Paris, une avancée importante au service de la préservation de notre planète. »

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