Conférence de Thierry Cabioc’h, professeur à l’institut Pprime – UPR 3346, université de Poitiers, UFR SFA.
Richard Feynman, célèbre physicien américain du 20ème siècle, se plaisait à déclarer : « Je crois pouvoir dire sans risque de me tromper que personne ne comprend la mécanique quantique ». Cette affirmation peut apparaître comme surprenante lorsqu’on constate que la mécanique quantique est à l’origine de révolutions technologiques dont l’utilisation est aujourd’hui quotidienne (lasers, transistors pour l’électronique, ordinateurs…), en attendant l’ordinateur quantique de demain. Malgré les efforts intenses de plusieurs physiciens, on n’a toujours pas réussi, à ce jour, à mettre en défaut la théorie quantique et cette dernière a permis de prédire de nombreux nouveaux phénomènes que l’expérience a toujours pu ensuite confirmer…
Cette difficulté à admettre la théorie quantique puise son origine dans de multiples aspects. C’est que l’observation des phénomènes qui nous entourent finit par nous procurer une forme de bon sens « physique ». Comment imaginer qu’à l’échelle atomique une voiture ne pourrait aller qu’à certaines vitesses, disons 12 et 34 km/h par exemple, mais qu’elle ne pourrait pas avoir de vitesse intermédiaire… ou encore que les objets à l’échelle atomique doivent être considérés comme des ondes-corpuscules. Une boule de billard à l’échelle atomique est donc une onde et une particule. Quelle étrange idée ! « Les principes de base de la physique quantique sont tout à fait choquants pour l’intuition. Mais rassurez-vous on finit par s’y habituer ! »