L’apport de la science et de la philosophie arabe à l’Europe occidentale

jeudi 14 janvier 2016

Journée de conférences en partenariat avec le Centre d’études supérieures de civilisation médiévale de l’université de Poitiers, sous la direction scientifique de Sabine Rommevaux-Tani, directrice de recherches, CNRS, université PARIS 7 – CNRS, laboratoire SPHERE UMR 7219, Paris.

Introduction : Modes de transmission de la science et de la philosophie arabe à l’Occident latin
Par  Sabine Rommevaux-Tani , directrice de recherches, CNRS, université PARIS 7 – CNRS , laboratoire SPHERE UMR 7219.

Le XIIe siècle voit apparaître en Occident des centres culturels où furent entreprises les traductions de nombreux textes de la science et de la philosophie grecques mais aussi arabes. Nous donnerons un panorama des principaux textes traduits. Nous évoquerons la figure de quelques traducteurs, en tachant de caractériser leur style et en nous attachant aux problèmes posés par les traductions dans une langue, le latin, qui ne possède pas toujours le vocabulaire scientifique ou philosophique adéquat.

Quelles mathématiques au Moyen Âge ?
Par Marc Moyon, maître de Conférences, 72e section, Université de Limoges, membre permanent de XLIM (UMR CNRS 7252), faculté des sciences et techniques de l’université de Limoges ;  chercheur associé au Centre Alexandre Koyré – centre de recherche en histoire des sciences et des techniques (UMR 8560).

Si, pendant longtemps, le Moyen Âge est considéré comme un « âge sombre » ainsi que le laisse entendre l’expression anglaise Dark Ages, nous savons aujourd’hui qu’il n’en est rien. L’objectif de cet exposé est de donner à voir les mathématiques qui ont pu s’écrire et circuler dans tout le bassin méditerranéen à partir des travaux rédigés en arabe aux VIIIe/IXe siècles à Bagdad jusqu’à l’Europe latin des XIIIe/XIVe siècles. Ce sont des appropriations, des traductions, des circulations mais aussi de véritables innovations qui vont, tour à tour, permettre aux savoirs et savoir faire mathématiques médiévaux de se tailler une place non négligeable dans l’histoire des mathématiques.

Enregistrement

Un usage dynamique, maîtrisé et orienté : exemples d’utilisation d’Avicenne et d’Averroès dans la physique latine (XIIIe-XVe siècles)
Par Nicolas Weill-Parot, maître de conférences à l’université Paris-Est Créteil.
Non seulement le savoir scientifique de langue arabe traduit en latin n’a pas été reçu passivement par les savants de l’Occident chrétien et sa transmission est le résultat d’une démarche volontaire, active et raisonnée de leur part, mais assez tôt ces derniers ont su utiliser ces sources de manière originale en les inscrivant dans leur propre projet intellectuel. Pour illustrer ce processus, quelques exemples de l’utilisation par la science universitaire latine des ouvrages sur la Physique d’Avicenne et d’Averroès seront exposés.

La médecine arabe : quels apports pour la médecine occidentale ?
Par Joël Chandelier, maître de conférences en histoire médiévale, département d’histoire, université Paris 8 (Vincennes -Saint-Denis).
Lorsque l’on évoque le rôle de la médecine arabe dans l’histoire de la discipline, on ne manque jamais, et à juste titre, de rappeler la grande période des traductions, de Constantin l’Africain au XIe siècle ou de Gérard de Crémone au XIIe. Mais il est une question plus difficile à déterminer : quel a été l’apport réel, de la médecine arabe à l’Occident ? S’est elle contentée de transmettre la médecine grecque antique, ou bien a-t-elle réellement modifié son contenu ? Cette conférence s’efforcera de répondre à cette difficile question en abordant successivement trois apports possibles : des innovations médicales concrètes, des remises en cause des erreurs anciennes, la promotion d’un nouveau cadre intellectuel. Dans chaque cas, on s’attardera sur la destinée dans le monde occidental d’un médecin précis : le praticien Rāzī (mort en 925), le philosophe Avicenne (mort en 1037) et enfin l’andalou Averroès (mort en 1198).

Enregistrement

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