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L’aventure biographique, de Hergé à Derrida

jeudi 3 novembre 2011

Conférence de Benoît Peeters, écrivain, scénariste et critique.
Quelle est l’éthique du biographe ? Peut-il vraiment en avoir une ? En écrivant une biographie, on aimerait tout savoir, sinon tout écrire. Est-on pour autant condamné au « misérable petit tas de secrets » stigmatisé par Malraux et tant d’autres à sa suite ? Ne peut-on pas se situer, plutôt, du côté du « que peut-on savoir d’un homme » de Sartre ?
Ces questions, je les avais déjà rencontrées en écrivant Hergé, fils de Tintin, au début des années 2000. Rassemblant les résultats de vingt années de recherche et de passion, je tentais de proposer dans ce livre une nouvelle articulation entre l’œuvre et la vie.
En 2007, le projet d’écrire la biographie de Jacques Derrida s’est imposé à moi comme une évidence. Comme Hergé, j’avais eu la chance de le connaître un peu ; comme Hergé, je n’avais jamais cessé de le lire. Pendant trois ans, j’ai consacré l’essentiel de mon temps à ce projet, avec une constante passion. J’ai lu ou relu son immense bibliographie, rencontré une centaine de témoins, parcouru méthodiquement les archives conservées à l’université d’Irvine, en Californie, et à l’IMEC – Institut Mémoires de l’édition contemporaine – en Normandie. Je suis le premier à avoir eu la chance d’explorer l’extraordinaire somme de documents accumulés par Jacques Derrida tout au long de sa vie. Je suis également parvenu à retrouver de nombreuses lettres adressées par Derrida à plusieurs de ses proches et notamment quelques extraordinaires correspondances de jeunesse qui éclairent ses années de formation.
Parallèlement, dans de minuscules carnets, j’ai consigné les étapes de cette recherche : les rendez-vous et les lectures, les découvertes et les fausses pistes, les réflexions et les doutes que faisait naître ce travail. Trois ans avec Derrida, les carnets d’un biographe est un journal de bord en même temps qu’un essai sur un genre souvent mal aimé.

En partenariat avec l’UFR Lettres et langues de l’université de Poitiers, sous la direction scientifique de Stéphane Bikialo, maître de conférences en Langue et littérature françaises et de Anne-Cécile Guilbard, maître de conférences en Littérature française et esthétique, université de Poitiers.

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