L’imagination environnementale – Journée d’études

jeudi 17 novembre 2011

Journée organisée en partenariat avec le laboratoire Forell B3 (Formes et représentations en linguistique et littérature) – EA 3816, de l’UFR lettres et langues de l’université de Poitiers sous la responsabilité scientifique de Lambert Barthélémy, maître de conférences littérature comparée, université de Poitiers.

Programme détaillé ici

Les conférences :
9h15 . « Nature à lire », variation autour de l’imaginaire occidental confronté à son environnement
Gilles Clément, paysagiste.

9h45 . Éthique environnementale & land art
Raphaël Larrère, directeur de recherche INRA – Transformations sociales et politiques liées au vivant, co-directeur de la collection « Sciences en question » de l’INRA.
10h15 . L’écologie à la première personne : imagination et éthique environnementales
Catherine Larrère, professeur à l’université de Paris I, Paris-Sorbonne.

– 11h15 . L’éthique environnementale et l’imaginaire du dernier homme
Stéphane-Hicham Afeissa, professeur agrégé de philosophie, directeur de programme au Collège international de philosophie.
« L’imaginaire du dernier homme » désigne l’ensemble des spéculations portant sur le thème du survivant unique d’une société post-apocalyptique, dont l’on trouve de très nombreuses attestations dans la littérature d’anticipation et de science-fiction depuis au moins le XIXe siècle, principalement en Europe. Nous souhaiterions examiner l’influence que ce thème a pu exercer sur la formation des concepts qui se trouvent aujourd’hui au centre des élaborations des théoriciens de l’éthique environnementale anglo-américaine, à commencer par le concept central de valeur intrinsèque des entités du monde naturel. A cette fin, le chef d’oeuvre de Mary Shelley, Le dernier homme, fera l’objet d’un examen attentif.

– 11h45 . Pastorale et anti-pastorale dans la nouvelle « Days of Heaven » de Rick Bass
Tom Pughe, professeur de littérature américaine, université de Tours.
– 12h15 . L’imagination environnementale dans l’écriture américaine contemporaine
Béatrice Trotignon, maître de conférences, université Paris-Dauphine, et centre de recherche LARCA , Paris-7.
Cette intervention traitera de l’imagination environnementale dans la littérature américaine contemporaine par le biais de la présentation de l’ouvrage d’Eleni Sikelianos, The California Poem (2004, Coffee House Press), poème long de 200 pages, consacré à la région natale de la poète. Quelques-uns des modes de représentation utilisés par l’auteur, en particulier la liste, seront étudiés.
– 14h30 . Climats : nouveaux paradigmes de l’architecture ?
Thierry Mandoul, architecte DPLG, docteur en architecture de Paris VIII, maître assistant à l’École nationale supérieure d’architecture de Paris Malaquais.
– 15h . Habiter le paysage en danseur/ou L’invention d’un paysage kinésique dans le récit autobiographique américain
Julie Perrin, maître de conférences département danse, université Paris VIII – Saint-Denis.
A partir de l’analyse de récits autobiographiques de la danseuse américaine Simone Forti (née en 1936), nous poserons la question du rôle et de l’invention du paysage dans la pratique littéraire d’une chorégraphe. Ces paysages forgés dans le texte témoignent de – tout autant qu’ils construisent – la perception du danseur et son geste à venir. Autrement dit, nous interrogerons l’enjeu kinésique de l’imagination environnementale chez Simone Forti, qui apparaît successivement comme chorégraphe naturaliste, animiste, paysagiste et écrivain.

Julie Perrin est enseignante-chercheuse au département danse de l’université Paris 8 Saint-Denis. Ses recherches portent sur la danse contemporaine à partir de 1950 aux États-Unis et en France, en particulier sur les spatialités en danse. Elle est l’auteure de : Projet de la matière – Odile Duboc : Mémoire(s) d’une œuvre chorégraphique, Centre national de la danse / Presses du Réel, 2007. Elle codirige (avec E. Huynh), Emmanuelle Huynh / Trisha Brown, Presses du réel, Dijon, 2012 et (avec F. Michel), Odile Duboc. Les mots de la matière, Les Solitaires intempestifs, Besançon, 2012.

– 15h30 . Vers un cinéma de l’humilité : géoesthétique de l’environnement
Estèle Bayon, doctorante en arts et sciences de l’art (mention cinéma), université Paris I-Sorbonne.
Un certain cinéma contemporain, plongeant au plus proche de la matière tellurique et végétale du monde, propose une nouvelle imagination environnementale qui permet de repenser les formes cinématographiques. Cette immersion tellurique favorise un lien avec le monde pour un personnage et une image ne formant plus qu’un avec un environnement poétiquement habité, sans affirmer, à l’encontre de la vague récente des documentaires didactiques, un projet écologique – du grec oikos, « maison ». Cette sensibilité, nous la désignons par l’esthétique de l’humilité.

– 16h30 . À l’ouest du nouveau ? Imaginaire environnemental et néo-western
Denis Mellier, professeur littérature comparée, UFR lettres et langues, université de Poitiers.
Le Western est un art du paysage, un récit épique ou critique des rapports de l’homme américain et de la nature, fait tout à la fois de fascination et de confrontation. Espace qui sert le récit, le monde naturel en est également la composante première et l’on peut aisément suivre l’histoire de ses représentations au fil d’une forme continue d’un classicisme hollywoodien aux perspectives crépusculaires surgies dès les années 50. Mais aujourd’hui dans une forme plus ambiguë de persistance de cet imaginaire de l’Ouest, qu’en est-il des rapports de l’homme et du monde naturel ? S’il est quelque chose comme un néo-western, présente-t-il les relations du sujet et de l’espace selon un jeu de questions propres ou en revient-il à des formes originaires de relations qu’il ne peut que réactualiser ? Filmer l’étendue américaine à l’âge de l’étrécissement communicationnel généralisé, du flux d’images et de captures, revient-il à en prendre acte, à déployer des contre-mesures, à (re)découvrir que nativement le western portait peut-être déjà un discours complexe sur le rapport de l’agir humain et du mode de présence du monde naturel à l’image. A l’Ouest du nouveau ? Pas si sûr, mais peut-être pas pour les raisons que l’on imagine d’emblée : il s’agirait donc moins d’une affaire d’épuisement des formes que de leur réinvestissement.

– 17h . Climate Change Goes to Hollywood
François-Xavier Mollia, maître de conférences cinéma, université de Poitiers.

 

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