Wendy Mackay est responsable du laboratoire In Situ commun à l’Institut national de recherches en informatique et automatique (INRIA), à l’université Paris-Sud et au CNRS. Ses travaux portent sur la conception d’outils informatiques adaptés à leur véritable contexte d’utilisation et s’appuient sur les besoins et les compétences de chacun. En marge de la conférence internationale C5 2008, la chercheuse donnera une conférence sur sa vision de l’informatique participative. « Pourquoi la technologie que nous utilisons aujourd’hui est aussi embêtante ? » Voilà le point de départ de la réflexion de Wendy Mackay. Au cours de son expérience professionnelle, l’informaticienne a pu remarquer que beaucoup de concepteurs de logiciels consacraient une grosse partie de leur réflexion à la fonctionnalité mais négligeaient l’interaction réelle qui se joue au quotidien entre l’homme et les machines. L’informatique telle que la conçoit Wendy Mackay prend en compte les innovations apportées par les utilisateurs. L’idée forte, qui emprunte à la culture scandinave, est de s’appuyer sur la participation. Cette méthode porte un nom : « la co-adaptation ». La chercheuse a déjà éprouvé cette stratégie à maintes reprises au sein du monde de l’entreprise. Pour Rank Xerox, un de ses précédents employeurs, elle a ainsi participé à la conception de 30 logiciels. « Parfois, les gens pensent que c’est une perte de temps. Or, si l’on ne consulte pas les utilisateurs, qu’ils soient spécialistes ou non, c’est très facile de faire quelque chose qui ne marche pas, surtout si l’on travaille sur des interfaces complexes ». L’enjeu consiste donc à trouver une configuration réalisable qui répondent aux besoins recensés auprès des utilisateurs. Dans ce but, Wendy Mackay privilégie une approche pluridisciplinaire qui associe notamment les expertises tant des psychologues, des designers que des informaticiens. L’équipe qui compose son laboratoire In Situ associe ainsi une vingtaine de personnes. Les travaux à destination des spécialistes recherchent l’efficacité. Auprès du grand public, la question porte davantage sur la création de nouvelles formes de connexions entre les personnes via l’informatique. Un travail du laboratoire In Situ mené sur le long terme avec des familles a permis de mettre au point des configurations qui suscitent de l’intimité malgré la distance. Il en est ainsi de « Mirror Space ». Ce système permet de relier entre eux deux foyers dont les images réciproques ne deviennent nettes qu’à condition que les utilisateurs donnent leur accord via des capteurs de présence. Quand l’une des personnes s’approche suffisamment près de la caméra branchée à son ordinateur, la définition de l’image se fait automatiquement précise sur l’écran de son correspondant. Ces innovations s’inscrivent dans des « chaînes privilégiées » qui protègent de toute intrusion. Faire évoluer les utilisations des ordinateurs sans les complexifier, tel est le but de l’informatique participative. Cette conférence se déroule dans le cadre de C5 2008.
Conférence, en anglais, que Wendy Mackay a donné le matin dans le cadre de C5.
Conférence C5 (Conference on Creating, Connecting and Collaborating through Computing) – Participatory Design : within and across disciplines
Intervenant(s) : Wendy E. Mackay. Kim Rose.
Date de publication : 16/01/2008
Durée : 01h 03min 38s