Installation plastique et sonore par Lionel Manga
Avec l’aimable participation de Nathalie Vairac et William Grandin // Un partenariat Villa Bloch/Ville de Poitiers, Cité Internationale des Arts-Paris et Espace Mendès France – Poitiers
En livestream sur la chaîne YouTube de l’Espace Mendès France ou sur place à l’Espace Mendès France.
Grâce au partenariat avec l’Espace Mendès-France, Lionel présente « Ovation », installation plastique et sonore, afin de rendre un hommage vibrant aux combattants africains, et surtout de leur rendre toute la place qui leur revient de droit.
Lionel Manga : « Lorsque les troupes du général Leclerc descendent fièrement les Champs- Élysées, le 26 août 1944, sous les vivats vibrants d’une foule en liesse, il n’y a pas un seul Africain parmi. Ainsi en a décidé le commandement militaire américain et l’état-major français s’est piteusement plié à cette injonction raciste. Or, à l’origine de la mythique 2 ème DB, il y a pourtant une colonne de valeureux fantassins noirs, constituée de quatre bataillons de marche: BM1 (Congo), BM2 (Oubangui-Chari), BM3 (Tchad) et BM4 (Cameroun). Ce sont ces preux qui firent tomber l’oasis de Koufra tenue par les Italiens.
Y est alors prononcé le 2 mars 1941, le serment éponyme se terminant par ces mots : « Nous sommes en marche, nous ne nous arrêterons que lorsque le drapeau français flottera sur la cathédrale de Strasbourg ». Victoire modeste, certes, mais ô combien galvanisante pour la suite du conflit, puisque c’est le premier succès militaire de la France libre et celle-ci fut africaine : dixit Jacques Soustelle, alors commissaire à l’information de la susdite.
L’installation/performance ‘’Ovation’’ conçue par lionel Manga, entend, à sa manière, réparer cette injustice incommensurable que fut le scabreux blanchiment de la victoire sur les nazis. »
Lionel Manga, né à Dschang, est un essayiste camerounais basé à Douala.
Il est l’auteur de L’Ivresse du papillon (2008), le premier essai paru sur la scène des arts plastiques au Cameroun dans lequel il est, entre autres, question de Goddy Leye , Guy Wouété et Joseph-Francis Sumégné. Tête pensante d’African Logik à Yaoundé (1996-1998), la scène rap et hip-hop locale lui doit sa visibilité. Passionné d’une transversalité qu’il décline dans ses articles et chroniques, il a aussi animé une chronique radiophonique Klorofil (1992-1996) qui lancera à travers le Cameroun l’alerte sur la crise écologique globale. En 2017, il contribue au Tombeau pour Aimé Césaire, sous la direction de Daniel Delas. Revendiquant et assumant son statut d’électron libre, il publie dans diverses revues, dont Afrique et Méditerranée, Local Contemporain, Riveneuve Continents, Politique Africaine, Douala en traduction, Mouvements, Chimurenga, Multitudes. Conférencier au Musée du Quai Branly pour le cinquantenaire des Indépendances, cet adepte de l’improbable et lecteur assidu de Michel Serres a ouvert la deuxième édition des Ateliers de la pensée, dirigés par Achille Mbembe et Felwine Sarr, à Dakar en novembre 2017.
Accueilli en résidence à la Villa Bloch entre janvier et juin 2021 dans le cadre du partenariat avec la Cité Internationale des Arts, Lionel Manga a choisi de travailler à la réhabilitation des engagés africains, et particulièrement camerounais, suite à la lecture de La France libre fut africaine 1 d’Eric Jennings, spécialiste reconnu de l’histoire coloniale française, et ce, à travers ce qu’il nomme malicieusement, une OPA, une Ode aux Preux Africains.
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