Conférence de Julien Verdon, laboratoire Écologie et biologie des interactions (EBI) – CNRS, équipe microbiologie de l’eau, université de Poitiers.
L’odorat humain a la capacité de détecter de nombreuses substances volatiles notamment celles provenant d’infections bactériennes. Nos sens olfactifs étaient déjà utilisés dans la médecine ancienne pour diagnostiquer des maladies chez les patients. Comme les humains sont considérés comme des holobiontes, l’odeur unique de chaque personne est constituée de composés organiques volatiles (COV, volatilome) produits non seulement par les humains eux-mêmes mais aussi par leurs microflores (bénéfiques et pathogènes). Au cours de la dernière décennie, il a été bien documenté que les micro-organismes sont capables d’émettre un large éventail de COV actifs sur le plan olfactif. Ces composés ont de plus en plus de rôles décrits mais sont avant tout un moyen de communication. Lors d’une infection microbienne, l’équilibre entre l’homme et son microbiome est modifié, suivi d’une modification du volatilome. Depuis plusieurs décennies, les médecins tentent d’utiliser ces changements dans la composition olfactive pour développer des outils de diagnostic rapides et efficaces, notamment parce que la détection des COV est non invasive et non destructrice. J’aborderai au cours de cette conférence la communication par le biais de COV en me focalisant sur les infections bactériennes et les biomarqueurs volatiles connus.
Dans le cadre du cycle de conférences Amphis du savoir, organisé avec Valentine Drevet-Benatti – professeure agrégée de lettres, membre de la faculté des sciences, université de Poitiers – en partenariat avec l’UFR Sciences fondamentales et appliquées de l’université de Poitiers.
Visible en ligne ici : https://uptv.univ-poitiers.fr/program/les-amphis-du-savoir-2021/video/59387/parce-que-chaque-mot-compte-les-consequences-de-la-communication-chez-les-bacteries/index.html
Illustration : Escherichia coli, une bactérie en forme de bacille, observées au microscope électronique. Image National Institutes of Health