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Que peut faire l’historien de ses émotions ?

mardi 17 novembre 2009

Conférence de Christophe Prochasson, historien, directeur d’études, directeur des éditions de l’école des hautes études en sciences sociales.
A la même enseigne que l’anthropologue ou le sociologue, à la différence du physicien ou du chimiste, l’historien traite un matériau humain. Que les faits qu’il scrute soient passés, que les hommes qu’il dévisage soient le plus souvent disparus, ne changent rien à l’affaire.Il entretient avec sa documentation et ce qu’elle met au jour, des relations affectives qui peuvent se mettre en travers de son cheminement. Plus que tout autre encore, l’historien des périodes contemporaines affronte les défis des usages sociaux et politiques du passé. Comment peut-il se protéger des revendications mémorielles ? Comment faire face à l’invasion des émotions dans l’évocation des grandes tragédies du siècle dernier ? Doit-il conserver ses ressources affectives pour mieux comprendre l’histoire qu’il tente d’éclairer ou au contraire œuvrer à leur neutralisation, condition au bon exercice de l’intelligence historique ? C’est l’ensemble de ces questions qui touchent au cœur du métier de l’historien qu’il s’agira d’aborder à partir d’exemples puisés dans l’historiographie la plus récente du monde contemporain.

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