Conférence de Marc Tamisier, professeur de philosophie, docteur en arts plastiques, chargé d’études au CNDP.
Enregistrement
L’écriture trahit les photographies qu’elle veut commenter ; mais aussi, elles lui échappent et reviennent la hanter comme un défi fait à son sens. Il faut alors apprendre à écrire non pas sur la photographie ou contre elle, mais avec les photographies et, pour cela, se laisser décevoir jusqu’à trouver la voie pour dire à nouveaux frais.
Nous verrons que le sens photographique se construit en trois dimensions qui, souvent, s’enveloppent l’une dans l’autre, mais sans nécessité : la graphie, la plastique et l’esthétique. La graphie photographique est différentielle (non linéaire) et rétroactive (non progressive) ; la plastique se tient entre les photographies, en corpus (non en tableau) ; l’esthétique est un jeu d’hospitalités et de contre-dons (et non une originalité subjective).
Viendra alors la question de savoir comment l’écriture peut répondre, elle aussi, à cette hospitalité et respecter son étrangeté.
Organisée dans le cadre du cycle de conférences « Écriture et photographie : la trahison des images ? », en partenariat avec le master Littérature et culture de l’image, UFR lettres et langues, université de Poitiers. Sous la direction scientifique de Anne-Cécile Guilbard, maître de conférences en littérature française et esthétique de l’image, université de Poitiers.