Conférence de Sylvie Thénault, chargée de recherche au CNRS, université Paris I Sorbonne.
Enregistrement
Cycle de conférences en partenariat avec le laboratoire Migrations internationales : espaces et sociétés (MIGRINTER, UMR 6588 CNRS-université de Poitiers).
La période coloniale en Algérie est marquée par deux guerres, à ses deux extrémités : la guerre de conquête (1830-1847) et la guerre d’indépendance (19541962). A la guerre de conquête succéda en outre une série d’insurrections, jusqu’aux années 1870-1880. Ainsi s’exprimèrent des résistances ouvertes, collectives, organisées, à la colonisation française, qu’il s’agisse d’en éviter l’installation ou d’y mettre fin. Peut-on cependant considérer qu’entre ces deux périodes extrêmes, l’Algérie connut une période pacifiée, pendant laquelle les résistances n’étaient plus que sporadiques et localisées ? Cette question, lourde d’enjeux, peut être éclairée par l’histoire du système répressif français en Algérie et, en particulier, par l’histoire du régime pénal de l’indigénat. Celle-ci révèle en effet, l’existence de résistances sourdes à la tutelle française, des résistances quotidiennes et peu visibles, en dehors des périodes de guerres et d’insurrections. C’est donc une vision renouvelée de la période coloniale française en Algérie qu’il s’agit de proposer.