Le philosophe Gilbert Simondon (1924-1989), qui a été professeur aux universités de Poitiers et de la Sorbonne, est surtout célèbre pour son ouvrage sur la technique, Du mode d’existence des objets techniques, dans lequel il entend redonner à la technique la place qui lui revient dans la culture contemporaine, par-delà la technophobie ou la technophilie ambiante. Mais la pensée de Simondon ne se limite pas à la technique : profondément originale, elle traverse tous les champs de pensée, de la philosophie de la nature à la pensée du collectif humain.
Or, de manière transversale à toute son œuvre, le rapport problématique que Simondon entretient avec la critique sociale et politique mérite d’être interrogé. Déjà dans l’ouvrage sur la technique, la visée dépasse l’élaboration neutre d’une technologie au sens courant, et le manque de culture technique apparaît comme un enjeu socio-politique : « la plus forte cause d’aliénation dans le monde contemporain réside dans [une] méconnaissance de la machine ».
L’objectivité avec laquelle Simondon s’attache à penser le monde fait-elle de lui un philosophe apolitique ? Ou, à l’inverse, peut-on dire que Simondon repense le politique selon de nouvelles catégories, et parler d’une théorie simondonienne du politique, articulant la réflexion sur le collectif humain à une réflexion sur l’être, le naturel, le vivant, la technicité ?
Programme
9H00 : Marion Bernard – Ouverture
9H30 : Irlande Saurin – Technique et société
10H20 : Ludovic Duhem – Le sens de l’avenir. Exigences et apories de la politique de Simondon
11H30 : Anne Lefebvre – Pour une clinique des objets-images comme politique. De la théorie des phases de la culture à la perspective d’une praxéologie générale
14H30 : Jean-Yves Château – Technique et normativité
15H20 : Xavier Guchet – Technique et vie
16H30 : Arnaud Bouaniche – La nouveauté technique chez Simondon, entre ontologie et psycho-sociologie