Travail domestique : de l’injonction à l’autoenfermement ?

Projection du court-métrage Clean with me (after dark) de Gabrielle Stemmer et échanges avec Djaouidah Sehili, sociologue, professeure des universités, CEREP, université Reims Champagne Ardenne.

L’idée selon laquelle la « Nature psychologique » façonne idéalement les différences entre les hommes et les femmes apparait comme étant toujours éminemment pacificatrice surtout en ce qui concerne l’injonction aux travaux domestiques pour les femmes. Même si l’on sait sociologiquement que la distinction des sexes n’est pas inhérente à l’état de nature, comment expliquer que cette représentation normative et performative revient massivement depuis ces dernières années comme le montre particulièrement bien le court métrage de Gabrielle Stemmer, intitulé Clean with me (after dark) qui nous invite à poursuivre une réflexion sur l’éternelle « division et transmission sexuelle du travail domestique » qui n’en finit pas de perdurer et c’est à se demander vraiment « POURQUOI ? ». Sans le dire explicitement, cette trame narrative constituée de vidéos d’archive accessibles sur internet révèle, dans le sillage de nos recherches, des argumentaires évolutionnistes (pacification et performance) qui se focalisent essentiellement sur le devoir des femmes : faire bien le ménage et (de plus) s’éclater en le faisant. Même si, pourtant, cela peut les mener droit aux murs de l’enfermement, l’isolement et dépression.

En partenariat avec Filmer le travail. Dans le cadre des Amphis des lettres au présent, organisés en partenariat avec l’UFR Lettres et langues de l’université de Poitiers, sous la direction scientifique de Stéphane Bikialo, professeur en langue et littérature françaises, université de Poitiers ; Raphaëlle Guidée, maîtresse de conférences en littérature comparée, université de Poitiers et Anne-Cécile Guilbard, maître de conférences en littérature française et esthétique, université de Poitiers.

Crédit  : Gabrielle Stemmer