Une photographie entre « science et poésie » : Jules Janssen, le soleil et les sociétés photographiques

Conférence de Alice Aigrain, docteure, laboratoire d’Histoire culturelle et sociale de l’art (HiCSA), université Paris I Panthéon-Sorbonne.

La carrière de l’astronome Jules Janssen (1824-1907) semble tiraillée entre le monde photographique et astronomique, tant il a marqué les deux champs. Figure classique de l’historiographie de la photographie, notamment pour son invention du révolver photographique, premier appareil de chronophotographie, il est également célébré de son temps en tant que fondateur de l’observatoire de Meudon et du Mont-Blanc. Pourtant, loin de s’inscrire dans deux pratiques distinctes, il semble que ce soit sur une fine crête qu’il se soit situé. Pratiquant la photographie dans le cadre de son activité astronomique, et défendant son usage artistique dans les sociétés photographiques dans lesquelles il occupe une place centrale, l’intérêt de Jules Janssen pour la photographie s’inscrit dans une dualité entre utopie scientifique et artistique du médium.

Alice Aigrain est docteure de l’Université Paris I Panthéon-Sorbonne au sein du laboratoire d’Histoire Culturelle et Sociale de l’Art (HiCSA). S’intéressant aux rapports entre sciences et photographies, elle a réalisé une thèse, sous la direction de Michel Poivert, consacrée aux usages de la photographie par les sciences médicales durant la III^e République. Récemment, elle a publié : « Attraction-Répulsion, histoire de la patrimonialisation des collections photographiques Dejerine » Photographica, n°1, 2020 et « La sexualité au risque de la syphilis. Les photographies du musée de l’hôpital Saint-Louis au service des campagnes de prophylaxie (1900-1940) », Revue d’histoire culturelle, n°4, 2022. Membre du bureau de l’Association de Recherche sur l’Image Photographique (ARIP), elle a co-organisé en 2021 le colloque « Photographie et Surveillance » ainsi que le séminaire éponyme.

Dans le cadre de Inventions esthétiques de la photographie, en partenariat avec le laboratoire Forellis et le master littératures et culture de l’image (LCI), université de Poitiers. Sous la direction scientifique de Anne-Cécile Guilbard, maître de conférences en littérature française et esthétique, université de Poitiers.

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Crédit : Jules Janssen