Nous voici, à quelques mois de la Conférence mondiale Rio +20, une fois de plus, confronté au grand paradoxe : autant la gouvernance onusienne – c’est-à-dire gouverner les phénomènes planétaires – est une réalité, autant l’unité d’une gouvernance mondiale est une utopie. On ne voit aucune possibilité concrète pour l’ONU devienne une instance mondiale doté d’une capacité de planification capable de mettre sur des voies une autre conception du développement – Au-delà du développement – , visant à satisfaire équitablement les besoins relatifs à des milliers d’être humain et à respecter l’environnement des générations présentes et futures. Aujourd’hui au niveau de notre planète nous ne pouvons pas, ou nous ne savons pas, affronter les dangers d’une utilisation inconsidérée des technologies et d’une course frénétique à la consommation, ni à traiter les conséquences de ces dangers qui menacent la survie de l’humanité. Or un système qui ne peut affronter les problèmes auxquels il doit faire face, est menacé de désintégration. Le défi est alors de d’amorcer une véritable métamorphose vers un système plus riche, plus complexe, mieux capable de traiter ces problèmes. Nos sociétés au niveau mondial sont engagées dans un mouvement de globalisation. Nous pensons que nous sommes en mesure de penser une « société-monde » plus juste, plus équitable, plus solidaire, plus respectueuse de notre planète. Le mode de développement actuel doit être repensé dans la perspective d’une politique de civilisation et d’une politique pour le bien et la survie de l’humanité. Certains en viennent à penser que nous allons vers un état de chaos, et évoquent « l’agonie » de notre planète et de nos systèmes socio-économiques, mais nous savons aussi que le mot « agonie » signifie lutte suprême entre les forces de la mort et les forces de la vie et que, paradoxalement, ce qui peut apporter la mort, peut apporter la vie. Que faire ? Nous sommes désormais confrontés à un véritable dilemme, conséquence de politiques de laisser-faire et du tout économique. Tout ceci repose sur une croyance erronée : le mode de développement actuel peut se perpétuer et la Terre demeurera à peu près en état, au moins durant encore quelques décennies. Enfermée dans cette logique de pensée, l’humanité pourrait se retrouver bientôt prise au dépourvu et confrontée à la plus redoutable épreuve de son histoire. L’accélération du changement climatique en cours va balayer l’environnement confortable auquel nous sommes adaptés. Ce workshop s’inscrira dans la lignée des universités itinérantes Rio+20 précédentes favorisant à la fois une réflexion que puisse contribuer de manière originale aux discussions de la conférence mondiale qui aura lieu le mois de juin, et élaborer un cadre de questionnement dont l’objectif est la rédaction de propositions dans leurs dimensions complexes. Il sera organisé en lien étroit avec le Réseau France & Asie, le Centre Edgar Morin-Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales (EHESS)-CNRS, l’Espace Mendès France, la Fondation France et Libertés et la Région Poitou-Charentes.
Programme
Jeudi 29 mars 2012 de 9h à 18h
Localisation : Réseau Asie
Bâtiment Le France – 6ème étage, plateau CNRS – Bureau 620 190 avenue de France 75628 Paris Cedex 13
Tél : 33(0)1 49 54 20 79
9h00 – 9h30 : Ouverture
Jean François Sabouret, directeur de recherche au CNRS, Réseau Asie & Pacifique.
Alfredo Pena-Vega, IIRPC, Centre Edgar Morin EHESS-CNRS.
9h-30 –10h15 : Regards croisés sur la conférence mondiale Rio +20 . Etat des lieux, réflexions et perspectives.
Discutant : Elimar Pinheiro do Nascimento, Centre de Développement Durable, Université de Brasilia, Brésil.
Sandrine Bélier, députée européenne, membre des commissions Environnement, santé publique et sécurité alimentaire, Affaires constitutionnelles et Pétitions. L’Europe face aux enjeux de Rio +20.
Sandrine Ménard, ministère de l’écologie et du développement, l’Organisation Mondiale de l’Environnement dans les négociations de Rio +20
Olivier de Schutter, rapporteur spécial à l’ONU pour le droit à l’Alimentation.
10h15 – 11h15 : Vers une autre logique économique : économie locale, économie solidaire, économie de la convivialité, économie verte.
Discutant : Jocelyn Blériot, fondation Ellen MacArthur.
René Passet, professeur émérite de science économique de l’Université de la Sorbonne, ancien président du comité scientifique d’ATTAC.
Mathieu Calame, directeur de la Fondation pour le progrès de l’Homme.
Pierre Larrouturou, conseiller régional d’Île-de-France.
Alain Gras, professeur à l’Université Paris I Panthéon-Sorbonne, directeur du Centre d’études des techniques des connaissances et des pratiques.
11h15 – 12h15 : Que faire pour répondre aux nouveaux défis environnementaux dans les Territoires ?
Discutant : Didier Moreau, directeur de l’Espace Mendès France.
Ségolène Royal, présidente de la Région Poitou-Charentes (à confirmer)
Maria Fernanda Espinosa, ministre du patrimoine du gouvernement de l’Equateur.
Philipe Desbrosses, présidente de l’association Intelligence Verte.
Elimar Pinheiro do Nascimento, CDS-Université de Brésil, coordinateur séminaire Rio+20
12h15 – 13h00 : Discussions
13h00 – 14h15 : Déjeuner
14h15 – 15h45 : Que reste-t-il de Rio 1992 ?
Discutant : Alfredo Pena-Vega, IIRPC, Centre Edgar Morin EHESS-CNRS
Josep Borrell, ancien ministre de l’environnement du gouvernement Felipe Gonzalez, actuel président de l’Institut Université Européenne de Florence, Italie.
Amy Dahan, directrice de recherche au CNRS, Centre Koyré.
Lucien Chabason, administrateur de l’IDDRI.
Jean Marc Salmon, IIRPC, Télécom Paris.
15h45 – 17h45 : Propositions et perspectives.
Discutant: Tancrède Voituriez, directeur du Programme Gouvernance, IDDRI.
Edgar Morin, directeur de recherche émérite au CNRS.
Laurence Rossignol, sénatrice, vice présidente de la commission du développement durable, des infrastructures, de l’équipement et de l’aménagement du territoire.
Doudou Diène, ancien reporteur des Nations Unis, chargé de mission auprès l’ONU pour le conflit en Côte d’Ivoire.
Michel Joli, Fondation Danielle Mitterrand.
17H45 – 18h30 : Discussions