La connaissance de notre monde contemporain a besoin d’explications actualisées et fiables, de partage et de débats aussi. Devenu complexe, soumis a des changements rapides, le monde échappe trop souvent à notre compréhension. Au premier rang de nos préoccupations, la place des êtres humains, notre espèce, est posée au sein de la nature, de l’environnement, de la vie en commun et plus globalement de la planète. La confrontation aux enjeux planétaires passe par une reconnaissance sans cesse menacée, celle de notre unicité, et la compréhension de notre diversité. Celle-ci doit plus que jamais être comprise et acceptée. C’est la clé de notre survie. Depuis plus de vingt an il n’y avait pas eu de supports accessibles au plus grand nombre pour comprendre et échanger sur ce thème primordial sur des bases légitimes. C’est le sens du travail de production effectué depuis deux ans par l’Espace Mendès France accompagné par deux conseillers scientifiques de renom, Michel Brunet Professeur au Collège de France et Jean-Renaud Boisserie, Directeur de recherche CNRS et directeur du laboratoire PALEOPRIM de l’université de Poitiers.
L’exposition Tous humains. s’appuie sur les plus récentes découvertes scientifiques. Elle prend en compte la dimension historique, mais également l’actualité de ces dernières années en particulier sur le plan culturel, politique et social. Le parcours proposé aux visiteurs repose sur cinq parties constituées de panneaux informatifs, d’objets, de photos, de vidéos, d’expériences et de manipulations. Accompagnés par un animateur, les visiteurs, individuels ou en groupe, partiront ainsi à la découverte d’Homo sapiens.
7,5 milliards d’humains sur Terre
La population humaine augmente à un rythme très rapide depuis la fin du XXe siècle et nous sommes aujourd’hui un peu plus de 7,5 milliards d’êtres humains sur Terre, appartenant à une seule espèce : Homo sapiens.
Cela n’a pas souvent été le cas et l’histoire de notre famille, les Hominidés, montre une grande diversité.
Retour sur cette histoire dont la plupart s’est déroulée en Afrique, avant de s’étendre récemment à l’ensemble de la planète.
Nos ressemblances et nos différences : ce qui est visible
Nous sommes tous construits de la même façon, avec les mêmes éléments. D’un individu à l’autre, nos organes varient de volume et de forme, mais ces petites variations ne changent en rien leur fonction.
Nous appartenons à une seule et même espèce Homo sapiens. Mais malgré cette unité fondamentale, l’humanité est diverse.
Chaque individu possède des caractères qui lui sont propres. Certaines différences sont discrètes (empreintes digitales) tandis que d’autres sont très visibles (couleur de peau, forme du nez, etc.).
Notre style de vie, nos modes de pensée, notre langue, nos habitudes relationnelles, notre façon de manger, de nous habiller, nos choix musicaux, nos croyances, les modes de constructions de nos maisons, toutes ces caractéristiques différentes font qu’il existe une grande diversité de cultures dans le monde, toutes d’égale valeur.
Nos ressemblances et nos différences : ce qui n’est pas visible
Depuis quelques années, les généticiens ont pu explorer le génome humain et faire des comparaisons entre les individus, montrant ainsi que la ressemblance génétique entre individus est très forte parce que notre espèce est relativement jeune. Naturellement, des petites différences (mutations) se sont accumulées au cours des derniers 300 000 ans, mais aucune n’est toutefois assez marquée pour empêcher la reproduction entre populations distinctes.
Les ADN de deux individus pris au hasard parmi les 7,5 milliards d’humains actuels sont identiques à 99,9%. Les 0,1% restant représentent environ 3,5 millions de différences par génome.
Les races humaines n’existent pas
Notre espèce, malgré son immense effectif et sa grande diversité, est l’une des plus homogène qui soit. En s ‘adaptant à différents milieux, en fondant des cultures variées, les populations d’Homo sapiens se sont différenciées les unes des autres. Ces différences ont amené certains à les hiérarchiser en utilisant le mot « races ». La génétique a permis de confirmer définitivement que les races n’existent pas. Pourtant le racisme, lui, existe bel et bien, c’est une construction politique, une approche idéologique qui entend donc se passer des fondements scientifiques.La loi est essentielle pour sanctionner mais elle n’est pas suffisante, l’éducation reste essentielle.
Notre origine africaine et l’histoire de nos migrations
Homo sapiens est un animal, un mammifère et un primate. Parmi les primates, les humains et les chimpanzés partagent un ancêtre commun que les paléontologues et les phylogénéticiens situent maintenant entre 10 et 8 millions d’années.
Les plus anciens pré-humains sont connus en Afrique vers 7 millions d’années avant le présent. L’histoire des humains va se poursuivre uniquement sur ce continent pendant 5 millions. Puis vers 2 millions d’années, des représentants anciens du genre Homo s’installent en Eurasie.
L’histoire de notre espèce Homo sapiens a débuté en Afrique probablement vers 300 000 ans, avant de s’étendre à partir -180 000 ans par migrations successives à l’ensemble de la planète.
Exposition réalisée en collaboration avec l’université de Poitiers, le laboratoire Paléontologie évolution paléoécosystèmes paléoprimatologie (PALEVOPRIM) de l’université de Poitiers, le CNRS, le Collège de France, la Mission paléo-anthropologique franco-tchadienne (MPFT), l’École de l’ADN Nouvelle-Aquitaine et l’association D3E.