Sous le titre Espace Mendès-France : le casse-tête du financement, La Nouvelle République revient sur les difficultés de financements de rencontre actuellement l’Espace Mendès France pour mener à bien ses missions.
Lâché par la DRAC, l’espace Mendès-France s’appuie de plus en plus sur la Ville et le ministère de la Recherche pour financer ses actions.
La participation financière du ministère de la Culture (via la DRAC, relais culturel de l’État en région) aux actions de Mendès-France est en chute libre : 104.200 € en 2007, 25.000 € cette année, 0 € en 2009. Une carence légèrement compensée par la seconde tutelle étatique de la structure, le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche qui a augmenté sa participation de 20.000 €, cette année.
Résultat : entre 2007 et le budget prévisionnel de 2009, l’État, via ses deux entités, se désengage à hauteur de 84.226 €. « Nous avons de la chance d’avoir une municipalité qui a une politique culturelle claire depuis de nombreuses années », assure Didier Moreau, directeur de Mendès-France. Depuis plusieurs années, la subvention municipale rééquilibre un peu les comptes. En 2008, sur le budget de fonctionnement total de 2 millions, la ville de Poitiers a déboursé 1,3 million, soit plus de la moitié.
La Région, quant à elle, intervient régulièrement, avec une aide fixe de 435.000 €. Du côté du conseil général, Mendès-France pèse, depuis deux ans, entre 17.600 et 19.100 € dans les budgets annuels.« Au niveau national, notre espace est celui qui est le moins subventionné par son département », annonce Didier Moreau.
Aujourd’hui, c’est avant tout la rue de Valois (ministère de la Culture) qui est pointée du doigt. Pourquoi un tel désamour pour les actions culturelles d’un lieu qui s’est vu décerner le label « Science, culture et innovation », cette année ? « C’est là toute la question de la place de la culture scientifique », explique Didier Moreau. « Tout le monde pointe son importance, mais on nous enlève les moyens de le faire. Cette année, on ne savait pas à quelle hauteur nous allions être subventionnés. En avril, on a ainsi abandonné des projets. »
La piste européenne
Même si Didier Moreau pense que « d’autres modalités seront trouvées, dans le futur, pour travailler main dans la main avec la DRAC », il n’empêche que ce désengagement criant, qui touche d’autres structures (et notamment leurs actions de médiation), doit être compensé. Il faut trouver d’autres partenaires. « Nous nous rassemblons entre structures, d’abord localement, puis, plus largement, pour créer un vrai réseau, à partir du terrain cette fois. Et puis, en 2009, pour les 20 ans de l’EMF, nous allons intégrer l’ERRIN, un réseau labellisé par l’Europe. » Une nouvelle source potentielle de financement…
Mario Raulin