Ce numéro spécial d’été – 132 pages – est principalement consacré à la biodiversité en Poitou-Charentes avec une vingtaine d’articles mais on y trouvera aussi les traditionnelles promenades poitevines et littéraires, un article sur le séjour de Calvin dans la région, et enfin un agenda des manifestations estivales en Poitou-Charentes.
Edito
Le choix de la fritillaire pintade en couverture de cette édition est emblématique d’une démarche car il s’agit d’une petite plante encore assez commune dans la région Poitou-Charentes, mais pour combien de temps ? Répondre à cette question est loin d’être anecdotique.
Elle suppose de mobiliser une série d’approches marquées du sceau de la complexité. Depuis longtemps les sciences de la nature ont mis en évidence que les écosystèmes sont des structures complexes. A cela s’ajoutent les activités humaines qui modifient les milieux naturels? C’est pourquoi l’approche naturaliste doit être enrichie par d’autres regards, d’autres disciplines et donc d’autres approches. Cette transversalité exprimée dans cette édition passe notamment par l’histoire des sciences mais également par le renouvellement des pratiques scientifiques. Dans ce processus il n’y a pas de solution unique, figée dans le temps, ce qui suppose de mobiliser de nombreux acteurs aux logiques parfois contradictoires et aux contraintes différentes. C’est l’illustration même d’une vie en société. La menace qui pèse sur les huîtres de Marennes-Oléron est au cœur de cette problématique. Il y va bien sûr de la pérennité des huîtres mais aussi d’un bassin d’emploi, d’une histoire technique et culturelle, d’un paysage, d’une société. La communauté scientifique ne parvient pas pour l’instant à répondre à l’urgence du problème. Si les effets du changement climatique sont évoqués, ils restent difficiles à mesurer, dans ce cas et dans bien d’autres, ici comme ailleurs. Cet axe de recherche est relativement récent dans les sciences de la nature. De ce point de vue, la région compte un laboratoire CNRS pionnier en ce domaine, le CEBC de Chizé, qui travaille aussi bien en Europe, en Afrique et, depuis très longtemps, en Antarctique.
Les contributions artistiques apportent leur part de réponse, au même niveau que les autres. Car de nouvelles voies émergent du croisement entre l’imagination et le monde réel.
Didier Moreau, directeur général de l’Espace Mendès France