Dix journées de forum sur les énergies à Poitiers
05/11/2011 05:39
Après l’accident nucléaire de Fukushima, l’Espace Mendès-France relance le débat sur la question des énergies du 17 au 27 novembre à Poitiers.
Quatre rendez-vous à ne pas manquer
La catastrophe nucléaire de Fukushima a servi de déclencheur au forum des énergies organisé à Poitiers par l’Espace Mendès-France du 17 au 27 novembre. Dix jours pour balayer la problématique énergétique sous toutes ses formes, à l’échelle locale et planétaire.
» L’énergie est un bien public »
« En plus du volet historique, nous déclinerons les énergies dans leurs dimensions sociales, économiques, juridiques et géostratégiques, avance Didier Moreau, le directeur de l’Espace Mendès-France. Tout le monde est invité à se joindre aux débats et nous lançons un appel aux béotiens. »
Echanges avec Didier Moreau et Yves Cenatiempo, directeur scientifique de l’Espace Mendès-France.
Quel est l’historique de ce forum ?
Didier Moreau : Lors du conseil municipal de Poitiers le 30 mai, il était question de l’énergie et Fukushima, avec le risque nucléaire, est venu au centre des discussions. Parler du nucléaire avant cet accident, c’était tabou au Japon comme ailleurs. Pourquoi une société intériorise-t-elle le risque représentatif du risque industriel ? On peut faire le parallèle avec la France.
Il fallait aller au-delà de l’information superficielle et des clichés et ce forum s’inscrit dans l’esprit de ce qu’on fait à Mendès-France, en sortant des réseaux de connaisseurs pour toucher une partie plus large de la population.
Un programme étalé sur dix jours, c’est colossal.
Yves Cenatiempo : Nous avons monté un comité scientifique avant de parier sur l’effet de réseau. Avec six ou sept personnes, on arrive à rayonner sur l’ensemble du territoire. 80 % des intervenants ont été contactés par ce canal et tous sont des acteurs dans leur domaine.
Quatre films seront diffusés au Planétarium (1).
DM : Ils participent à la mise en scène du débat, en seront un élément. Mais pour trouver des films sur l’énergie, ce n’est pas évident contrairement à la santé, au social… Tout comme pour le climat, c’est encore nouveau.
La notion de précarité énergétique fait son chemin.
YC : Il ne faut pas laisser les gens livrés aux troubles du fonctionnement classique du marché. L’énergie est un bien public.
Le sociologue Edgar Morin viendra témoigner le 24 novembre.
DM : Récemment, je l’ai rencontré avec Stéphane Hessel. A eux deux, ils ont plus de 180 ans mais affichent une étonnante vitalité. Lors de la venue d’Edgar Morin, les alternatives seront abordées sous un aspect prospective. Ce jour-là doit être le point de départ d’une prise de conscience collective au niveau poitevin (2).
Ce forum ne versera pas dans la sinistrose ?
DM : Sûrement pas. Ce n’est pas parce qu’il y a des problèmes qu’il faut faire la gueule.
(1) La bataille du vent, samedi 19 à 16 ; Un avenir, à quel prix ? dimanche 20 ; Gazland, samedi 26 à 16 h ; Carbone, ennemi public n° 1, dimanche 27 à 16 h. (2) L’Espace Mendes-France persévérera sur l’énergie 2012 et 2013 par une expo avec une mobilisation du monde scolaire.
Programme complet sur www.maison-des-sciences.org
le chiffre 39
Comme le nombre d’intervenants au forum énergies de Poitiers. « Pour une cinquantaine de déclinaisons diverses, ajoute Didier Moreau, le directeur de l’Espace Mendes-France. Ceci afin d’éviter le monolithisme et s’orienter vers du très concret. »
la question
Question énergie, comment agissez-vous au quotidien ?
Pour Didier Moreau, directeur de l’Espace Mendes France, « ce que j’ai modifié, c’est la manière dont on gère les réunions régionales. Dans la mesure du possible, on s’est réorganisé pour réduire les déplacements en travaillant par téléphone ou par visioconférence afin de faire des économies d’énergie. Et dans les deux ans qui viennent, on va s’attaquer à la recomposition énergétique de l’Espace Mendès-France. Les astuces techniques que nous utiliserons seront mises à la disposition du public. »
