Conférence de Grégory Marouard, doctorant en archéologie, université de Poitiers,Equipe HeRMA, allocataire de recherche de la Région Poitou-Charentes.
Grands consommateurs de métaux, les anciens égyptiens sont connus de tous pour leur savoir faire et leur habileté dans la réalisation de produits finis en cuivre et en bronze. Toutefois, jusqu’à très récemment, la métallurgie du cuivre aux périodes historiques anciennes n’était connue que par de très rares représentations iconographiques provenant des tombes.
Depuis 2002, les fouilles archéologiques de sauvetage entreprises par la mission IFAO – Paris IV La Sorbonne à Ayn Sokhna ont apporté un éclairage nouveau sur l’approvisionnement de la vallée du Nil et sur les phases primaires du travail du cuivre.
Positionné stratégiquement sur la côte occidentale de la Mer Rouge, le site d’Ayn Sokhna a servi durant l’Ancien Empire et le Moyen Empire de relais aux expéditions minières à destination de la péninsule du Sinaï, principale zone d’exploitation du minerai de cuivre. Outre un vaste corpus d’inscriptions pariétales qui signale le passage sur le site de plusieurs expéditions royales successives au cours du Moyen Empire (vers 2000 – 1850 av. J.-C.), d’importantes installations logistiques ont pu être mises au jour attestant une utilisation du site comme point d’embarquement vers le Sinaï dès la fin de l’Ancien Empire. La découverte d’un ensemble unique d’ateliers métallurgiques remontant au Moyen Empire offre également la possibilité de mieux comprendre les premières étapes de la production du cuivre, de la réduction du minerai à l’affinage du métal avant son envoi dans la vallée.
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