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Cyborg, double face

mardi 3 décembre 2013

Conférence de Thierry Hoquet, professeur des universités, membre de l’Institut universitaire de France, faculté de philosophie, université Jean-Moulin, Lyon 3.
La figure populaire de Cyborg désigne un assemblage de technique et d’organisme. Entendu de cette manière très générale, le Cyborg devient à la fois la figure de l’humain outillé, mais il représente aussi le post-humain : le Cyborg est déjà parmi nous, mais il est également l’avenir de l’humain, ce qui menace notre espèce.
Ainsi, la figure de Cyborg présente un visage ambigu, « double face » : penser aux cyborgs nous installe dans un balancement entre l’amour de la technique et l’effroi que suscite notre dépendance toujours croissante aux machines. Autrement dit, Cyborg nous invite à la fois à ne pas rejeter la technique comme quelque chose d’étranger aux humains que nous sommes ET à ne pas oublier que nous sommes des organismes faits de chair plus que d’acier.
La cyborgphilosophie s’efforce d’explorer la figure de cyborg, ses ambiguïtés, la manière dont elle soulève des oppositions entre lesquelles on ne peut pas trancher : les humains ne sont pas une espèce entièrement « naturelle » au sens où l’artifice fait nécessairement partie de leur existence ; mais ils ne sont pas non plus de simples cerveaux dans des cuves, qui pourraient très bien se passer de leur corps. Cette ambiguïté est portée dans le nom même de Cyborg : l’un ET l’autre, cybernétique et organisme.
Conférence du cycle Jalons pour une histoire des sciences de l’homme, organisé en partenariat avec les écoles doctorales de l’université de Poitiers : Lettres, pensée, arts et histoire ; Sociétés et organisations ; Cognition, comportement, langage(s).

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