Rencontre avec Céline Combes, maître de conférences en psychologie du développement, laboratoire psychologie des Pays de la Loire, université d’Angers.
L’écrit numérique a connu ces quinze dernières années un développement exponentiel à travers de nouvelles pratiques communicationnelles telles que celles par SMS. Ce sont essentiellement les adolescents qui en sont les principaux utilisateurs. Les messages SMS sont caractérisés par une écriture spécifique, ponctuée de nouvelles formes orthographiques non conventionnelles (textismes). Le « soupçon » de la « pollution » de l’écrit traditionnel par l’écrit SMS est très sensible d’un point de vue social et inquiète le monde de l’éducation. Les premières études réalisées ont interrogé la relation entre l’usage de l’écriture SMS et les compétences orthographiques des utilisateurs. Les résultats de certaines de ces études ont permis de montrer qu’il est nécessaire d’avoir un bon niveau en orthographe pour pouvoir « jouer » avec les sons de la langue et ainsi modifier les mots. Les adolescents qui produisent le plus de textismes sont des adolescents possédant un bon niveau en orthographe conventionnelle au préalable. D’autres recherches se mettent en évidence que cette écriture est cognitivement coûteuse à produire pour les utilisateurs novices et qu’elle s’automatise avec l’acquisition d’une expertise, comme l’écriture conventionnelle. D’autres recherches encore se sont focalisées sur l’usage particulier de l’écriture SMS chez des adolescents présentant des troubles dyslexiques. Enfin, une étude récente s’est intéressée à la question de l’influence de l’exposition à l’écriture SMS sur la mémorisation de l’orthographe des mots. Les résultats de ces études seront présentés afin de questionner la relation entre écriture SMS et orthographe chez les adolescents, et l’usage que le monde de l’éducation peut en faire.
Dans le cadre de l’exposition Mise à jour – Apprendre à l’ère numérique.