Femmes au travail. Enjeux productifs et reproductifs. Interroger le social à partir d’images.

Modalités d'accès
Tous publics.
Accès libre.

Journée organisée par Maïté Peltier, programmatrice du festival Filmer le travail et Stéphanie Tabois, maîtresse de conférences en sociologie, laboratoire Gresco, université de Poitiers. Avec les interventions de Marion Coville, maîtresse de conférences en sciences de l’information et de la communication, IAE, université de Poitiers ; Aurore Koechlin, doctorante en sociologie, université Paris Panthéon Sorbonne ; Marie Mathieu, docteure en sociologie, Cresppa, université Paris 8 ; Haude Rivoal, docteure et Ater en sociologie, université Paris 8 ; Lucile Ruault, post-doctorante en sociologie politique au Cermes3, chercheuse associée au CERAPS, université de Lille et Djaouida Sehili, professeure en sociologie, Inspe, laboratoire Cerep, université Reims Champagne Ardennes.

Dans le cadre du festival Filmer le travail.

Programme

9h. Accueil

9h30. Mots de bienvenue
Martin Rass, co-président Filmer le travail ; Alain Rousset, président de la Région Nouvelle-Aquitaine ; Alain Claeys, maire de Poitiers ; Didier Moreau, directeur de l’Espace Mendès France ; Yves Jean, président de l’université de Poitiers ou Lydie Bodiou, vice-présidente déléguée à la Recherche, université de Poitiers ; Christian Papinot, codirecteur du GRESCO) et Cyril Cosme, directeur du Bureau de l’OIT pour la France

9h45. Introduction à la journée d’échanges
Mot des organisatrices et du Collectif Up-en lutte
Mot de présentation de la table-ronde « après le travail, la retraite ! » qui prolongera la journée d’échanges

10h. Le travail productif
Sélection de documents INA
Présentés par Jean-Paul Diboues, responsable documentaire à l’INA, les organisatrices et des étudiantes

. Entrer et rester dans un monde masculin. L’exemple des entrepôts logistique
Haude Rivoal, docteure en sociologie de l’Université Paris 8, CNRS

Si la féminisation générale du marché de l’emploi a ouvert une brèche au recrutement de femmes dans un certain nombre de bastions masculins, elle ne semble pas avoir eu un impact significatif dans les entrepôts de la grande distribution. En effet, le secteur de la logistique est aujourd’hui un des secteurs les moins féminisés des activités du tertiaire. Dans cette communication, nous nous intéresserons dans un premier temps aux raisons (individuelles, collectives ou organisationnelles) qui expliquent les résistances à la féminisation de ces activités. Dans un deuxième temps, nous évoquerons les parcours et les satisfactions que les femmes trouvent au travail ainsi que les difficultés rencontrées en situation de non-mixité ou de coprésence, des entrepôts jusqu’au siège social.

. Compétences professionnelles ou « Madame et le management »
Djaouidah Sehili, sociologue, professeure des Universités, CEREP, université Reims Champagne Ardenne

En 1970, Christiane Collange publie un premier best- seller, Madame et le management. Son but était alors de simplifier la vie de toutes celles qui assument la double charge d’une maisonnée et d’une activité professionnelle en introduisant règles, méthodes, principes et concepts empruntés au management dans l’entreprise, là où, selon elle, les femmes fonctionnaient à l’intuition, par tâtonnement ou par expérience. Loin d’être dépassée, cette communication vise à démontrer que cette posture « familialiste » est encore très opératoire. D’autant que c’est dans ce sens que trouve à se développer « la logique compétence » au sein des entreprises. Celle-ci porte l’idée que les compétences « féminines » développées dans l’espace-temps du travail reproductif sont particulièrement utiles dans l’espace- temps du travail productif… et vice versa. De fait, à quoi bon rendre compte d’inégalités qui ne peuvent exister dans ce parfait modèle de complémentarité ?

. Combien de journées en une pour les micro-travailleuses ?
Marion Coville, maîtresse de conférences à l’IAE, CEREGE, université de Poitiers
Le micro-travail est une forme émergente de travail sur les plateformes numériques. Cette activité rémunératrice consiste à réaliser des tâches très fragmentées (micro-tâches), payées généralement à la pièce. Le plus souvent, elles nécessitent une faible qualification pour une rémunération tout aussi faible, de l’ordre de quelques centimes. Lancé en 2017, le projet de recherche DiPLab (Télécom ParisTech / CNRS) s’intéresse aux caractéristiques socio-démographiques des micro-travailleur·se·s en France. La communication portera sur les conditions d’activité des femmes micro-travailleuses.

12h30. Pause déjeuner, buffet

14h. Le travail reproductif
Sélection de documents INA
Présentés par Jean-Paul Diboues, responsable documentaire à l’INA, les organisatrices et des étudiantes

. Le travail reproductif, (re)production des êtres humains et de la force de travail
Aurore Koechlin, doctorante en sociologie à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, CETCOPRA
Qu’est-ce qui fonde l’oppression des femmes ? Pour beaucoup de théoriciennes féministes, c’est leur assignation au travail reproductif. Il s’agira donc ici de revenir sur la notion de travail reproductif, de la définir, mais aussi de présenter sa progressive élaboration. Nous montrerons alors comment nous pouvons à la fois l’articuler à un cadre d’analyse marxiste et à l’héritage des élaborations féministes des années 1970.

. L’encadrement du travail procréatif : normes et modes de régulation d’un pan invisible du travail des femmes
Marie Mathieu, docteure du CRESPPA-CSU CNRS-Paris 8-Paris Nanterre et Lucile Ruault, post-doctorante au Cermes 3

Cette intervention revient sur une réflexion collective amorcée autour du travail procréatif, entendu comme l’ensemble des tâches afférentes à la procréation et couramment tenues pour non productives : la régulation de la fécondité, l’entretien et la surveillance sanitaire des sexualités, l’élevage et l’éducation des enfants, la gestation, le suivi gynécologique, les « échecs » de reproduction. En analysant les normes contemporaines du travail procréatif et, en particulier, de son encadrement médical, se font jour les inégalités (de sexe, de classe économique, de race et d’âge) qu’elles produisent et renforcent.

15h40. Pause

16h. Table ronde. Logiques revendicatives et négociation collective dans la lutte pour l’égalit professionnelle et contre les violences au travail. Avec Sophie Binet, CGT ; Béatrice Lestic, CFDT ;  un·e représentant·e du MEDEF ; Cyril Cosme, directeur du Bureau de l’OIT pour la France et Michèle Forté, maîtresse de conférences en sciences économiques, Institut du travail, université de Strasbourg. Animée par Sylvie Monchatre, professeure de sociologie à Institut d’études du travail de Lyon (IETL).

18h. Pause

21h. Projection-débat. Harcèlement et violences au travail.
Au Tap Castille. Working woman de Michal Aviad. Fiction / Israël / 93’ / 2018 / KMBO FILMS
Avec Liron Ben-Shlush, Menashe Noy, Oshri Cohen

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filmerletravail.org

Toutes les dates

10 février 2020
9 h 00 -> 18 h 00