Conférence de Louise Merzeau, maître de conférences en sciences de l’information et de la communication, université Paris Ouest Nanterre La Défense, et membre du laboratoire MoDyCo.
En croisant l’histoire des usages avec celle des techniques, on peut rapporter l’ensemble de nos relations à l’image à trois principales fonctions : médiation, représentation, information. Chacune de ces fonctions induit un registre différent de référence, de visibilité, d’autorité, de reproductibilité, de mémoire et de connaissance. En déplaçant le questionnement de l’intentionnalité de l’opérateur aux logiques d’usages, cette typologie permet de comprendre aussi bien comment la photographie s’inscrit dans le temps long des images, que ce qu’elle y a introduit de radicalement inédit. Située à la charnière historique entre ces trois fonctions, la photographie en même temps les traverse, relevant tantôt de la relique, tantôt du simulacre, tantôt de l’indice. Avec cette approche, on voudrait donc interroger, non seulement sa pérennité (quand beaucoup annonçaient sa mort à l’ère numérique), mais aussi sa polyvalence, laquelle ne s’explique sans doute que par son rattachement au paradigme de la trace.
Séminaire « Image et photographie » organisé en partenariat avec le master recherche Littérature, théâtre et arts de l’image, de l’UFR lettres et langues de l’université de Poitiers et le laboratoire Forell, Maison des sciences de l’homme et de la société, université de Poitiers, sous la responsabilité scientifique de Anne-Cécile Guilbard, maître de conférences en littérature française et en esthétique, université de Poitiers.