Conférence de Renaud Meltz, maître de conférences en histoire contemporaine, université de Polynésie française, délégation au CNRS (ISCC).
La figure de l’écrivain diplomate, qui repose sur des convergences objectives, à commencer par des qualités rédactionnelles, s’enracine dans quelques grands modèles du XIXe siècle, Chateaubriand au premier chef. Il faut pourtant attendre la consécration de la littérature, et la revendication de l’autonomie de l’écrivain, qui n’existait pas sous l’ancien régime des lettres, et la professionnalisation des diplomates, d’autre part, qui deviennent un corps spécifique de l’État modernisé, pour que cette alliance soit à la fois identifiée et contestée. Dans l’entre-deux-guerre, qui offre une floraison particulièrement riche d’écrivains-diplomates, le plus connu d’entre eux, Paul Claudel, est interpelé par les surréalistes : « on ne peut pas être ambassadeur de France et poète » !
Comment expliquer l’émergence d’une génération exceptionnellement riche d’écrivains-diplomates, au-delà des quatre figures majeures de Claudel, Giraudoux, Perse et Morand ? Pourquoi certains diplomates ont-ils été frappés d’illégitimité littéraire ? Pourquoi ce soupçon n’a-t-il pas empêché cette génération de connaître une riche postérité, en France comme à l’étranger, jusqu’à fonder une tradition encore active de nos jours ?
Les diplomates feraient-ils de mauvais écrivains, et les écrivains de mauvais diplomates ?
Cycle de conférences « images du politique, politique des images » en partenariat avec les masters Littératures et culture de limage/Littératures et politique UFR Lettres et Langues, université de Poitiers. Sous la direction scientifique de Anne-Cécile Guilbard, maître de conférences littérature française et esthétique de limage, université de Poitiers et de Christine Baron, professeur de littérature générale et comparée, université de Poitiers.
Enregistrement :
Document :
- présentation du sujet (document pptx de 1.8 Mo)